Trois-cent-cinquante oiseaux découverts, dont 63 spécimens protégés : chardonnerets élégants en majorité, mais aussi linottes mélodieuses, verdiers d'Europe, serins cinis, auxquels s'ajoutent des petites coupures et du matériel permettant de capturer des oiseaux dans la nature. Tel est le bilan des perquisitions réalisées, ce mardi 3 octobre, en banlieue parisienne par l'Office français pour la biodiversité (OFB) et l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp).
L'opération a mobilisé une cinquantaine d'agents, dont des maîtres-chiens pour la recherche de billets de banque, avec le renfort de pelotons de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie pour assurer la sécurité des intervenants, précisent les deux offices dans un communiqué. Ces perquisitions font suite à des contrôles réalisés par l'OFB et la Douane dans le milieu des oiseleurs parisiens, qui ont mis en évidence un possible trafic international en bande organisée, nécessitant les moyens d'investigation de l'Oclaesp et la saisine d'un juge d'instruction.
« Cette collaboration interservices exemplaire permet d'envoyer un signal clair aux écodélinquants : en matière de délinquance environnementale, notre ligne directrice : c'est la tolérance zéro », réagit la secrétaire d'État à la Biodiversité, confirmant la fermeté affichée, il y a quelques jours, dans une interview à Actu-Environnement. « Je vois des écodélinquants qu'on ne peut plus tolérer. On aura une grande fermeté contre toutes les délinquances, d'où qu'elles viennent. Le droit de l'environnement doit être respecté », avait affirmé Sarah El Haïry.
Le chardonneret élégant est en déclin dans toute l'Europe de l'Ouest et au Maghreb, où il a quasiment disparu. En France, il est classé vulnérable sur la liste rouge des oiseaux nicheurs. L'espèce est en conséquence protégée par l'arrêté du 29 octobre 2009 et sa détention est interdite. Prisé pour son chant mélodieux et ses couleurs vives, le petit passereau fait l'objet de trafics et se monnaie entre 35 et 1 000 euros le spécimen, selon l'OFB. En novembre 2022, un trafiquant reconnu coupable d'un tel trafic a été condamné à dix-huit mois de prison ferme par le tribunal judiciaire de Montpellier.