Le 1er juin, le Centre technique du biogaz et de la méthanisation (CTBM) de l'Association technique-énergie-environnement (ATEE) a publié un guide (1) sur la valorisation d'un coproduit de la méthanisation, en collaboration avec le Comité stratégique de la filière « Nouveaux systèmes énergétiques » (CSF-NSE). Ce coproduit, dont le cousin d'origine fossile est l'ennemi public numéro un dans la lutte contre le réchauffement climatique, est baptisé dioxyde de carbone biogénique (ou bioCO2).
« Ce CO2 a la particularité d'avoir été capté par des plantes par photosynthèse seulement quelques mois avant le moment où il a été émis, nous a expliqué Alice L'Hostis, directrice du CTBM, à l'occasion du salon Expobiogaz 2023. Il est donc considéré comme neutre en termes de "pouvoir réchauffant" et peut être relargué dans l'atmosphère ou être valorisé. » Cependant, parmi les 550 unités de méthanisation du territoire français (qui produisent généralement 60 % de méthane pour 40 % de CO2 avant épuration), seulement cinq à dix-huit valorisent leur bioCO2.
Le guide du CTBM a ainsi pour but de rassembler toutes les informations nécessaires, aussi bien sur les plans techniques qu'économiques, pour développer un projet de valorisation. « Le marché est extrêmement varié », nous a assuré Alice L'Hostis : l'alimentation de serres, la production de glace sèche ou carboglace, la gazéification des boissons, etc. Seul hic : « Le transport du CO2 se fait souvent par camions frigorifiques, avec des coûts et des contraintes logistiques assez importantes ».