C'est une option rarement mise en œuvre qui attire l'attention à Alès, dans le Gard. Dans le quartier du Moulinet, vingt-cinq maisons sont en train d'être démolies. Il s'agit d'une zone longeant le Grabieux, un cours d'eau qui, à première vue, paraît totalement inoffensif. Pourtant, lors des épisodes de pluie intense, il peut sortir de son lit et faire des ravages, explique Jean-Philippe Reygrobellet, chargé de mission pour l'EPTB Gardons, le syndicat chargé de la gestion de l'eau sur l'ensemble des bassins versants des Gardons. Des inondations récurrentes et suffisamment importantes pour mettre les habitants de ce quartier en danger de mort. Regardez le reportage vidéo.
Plusieurs études ont été réalisées pour tenter d'endiguer le phénomène, comme des travaux importants sur le cours d'eau, mais finalement la solution qui paraîssait la plus efficace fut de racheter les maisons pour les détruire. Mais à quel prix ? Écoutez Max Roustan, le maire d'Alès et président de l'EPTB Gardons dans le reportage vidéo.
Parmi une trentaine de dossiers, vingt-cinq propriétaires ont accepté cette solution, d'autres pourraient encore se manifester. Le rachat de onze maisons a été financé en totalité par l'État, surtout celles de plain-pied qui ont pu connaître plus de 80 centimètres d'eau à l'intérieur et sans niveau de refuge (grenier, étage). Les quatorze autres maisons ont profité des financements pour moitié de l'État et de la Ville d'Alès et son agglomération.
L'EPTB Gardons et la Ville d'Alès ont entièrement mené le dossier : demandes de financement, recensement des habitations, études diverses pour arriver à cette proposition d'acquisition amiable. « C'est une première en France pour une collectivité », selon Jean-Philippe Reygrobellet, qui précise que « normalement, c'est l'État qui porte ces programmes de relocalisation ». L'EPTB se charge de la maîtrise d'ouvrage de l'opération. Un chantier quasiment zéro déchet. Explications dans le reportage vidéo. Une fois les maisons détruites, les terrains seront rendus à l'espace de cru, des espaces verts, entretenus mais sans accès au public pour l'instant.
Si une nouvelle page d'histoire commence pour quelques propriétaires, il reste à Alès de nombreuses habitations exposées aux inondations. Des maisons et des logements collectifs construits trop près des cours d'eau, à une époque où l'on pensait pouvoir les contrôler. Des erreurs qui se révèlent aujourd'hui bien coûteuses.