Environ 1,5 million de tonnes de meubles et literies usagés sont collectés chaque année (hors ameublement professionnel), selon les chiffres de 2022 de l'éco-organisme Ecomaison. Une moitié est recyclée, l'autre incinérée en vue d'une valorisation énergétique. Sur ce tonnage, seulement 5 % sont réemployés ou réutilisés.
Le réemploi signifie qu'un meuble, en suffisamment bon état, peut être revendu sur le marché de l'occasion. C'est le débouché le plus intéressant d'un point de vue environnemental. Pas de transformation, de broyage, de destruction, d'incinération et une économie de ressources. Toutefois, le bien d'occasion a perdu de sa valeur, il est vendu beaucoup moins cher qu'un meuble neuf.
La réutilisation est un autre concept, on parle alors d'upcycling, ou de surcyclage. Il s'agit de réutiliser des produits en fin de vie qui ont vocation à être jetés pour créer de nouveaux biens, vendus au prix du neuf. Les intérêts environnementaux sont légèrement moindres que le réemploi, puisque le bien va subir une transformation. Toutefois, cela réduit la quantité de déchets produite. Voir le reportage vidéo sur l'entreprise Tizu, qui a développé un atelier de fabrication semi-industriel, où sont réutilisés du bois, du fer et du tissu pour la conception de meubles design à haute valeur ajoutée.
Cette entreprise a été créée à Lyon, en 2020, par deux jeunes entrepreneurs, ingénieurs de formation. Ils ont dès le départ dans l'idée de travailler sur des meubles design à faible empreinte environnementale. Des meubles conçus et fabriqués en France avec des matériaux locaux. De fait, ils ont créé des partenariats assez rapidement avec des fournisseurs de matériaux installés à proximité, comme GL Event, un important organisateur d'événements qui leur fournit régulièrement des tribunes hors d'usage, par exemple. À partir des matières récupérées, l'entreprise fabrique de nouveaux meubles.
Actuellement, Tizu produit environ 150 pièces par mois, avec six salariés, et permet tout de même de réutiliser 30 tonnes de matériaux par an. Un exemple qui pourrait largement se multiplier sur la base de loi Agec, qui impose notamment dans la commande publique au moins 20 % d'achats annuels de mobilier de bureau issu du réemploi ou de la réutilisation.