Une nouvelle ƒétude danoise du professeur Brian MacKenzie de l'Université technique du Danemark et de son collègue Ransom Myers a démontré que les thons rouges étaient présents en Océan Atlantique en grand nombre, mais qu'une pêche abondante a précédé leur disparition dans la région et semble y avoir joué un rôle clé. Cette étude doit paraître dans une édition spéciale de la revue Fisheries Species. Pour Bernard Cressens, Directeur des programmes du
WWF,
cette étude confirme l'étude du WWF sur le thon rouge et le cri d'alarme des scientifiques du monde entier en 2006, qui avaient conclu à une surexploitation évidente et à l'extinction prochaine du thon rouge en l'absence de mesures drastiques. Ils est urgent de mettre en œuvre une gouvernance durable de la pêche au thon rouge et de suivre les conclusions du Conseil scientifique de la CICTA (Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés en Atlantique et mers adjacentes). Le WWF a toujours soutenu cette position sans obtenir le résultat escompté auprès des autorités publiques. Face à diminution du nombre de thons rouges, l'avis du comité scientifique CICTA en accord avec WWF préconisait : une fermeture saisonnière de la pêche industrielle de trois mois incluant obligatoirement le mois de juin, crucial pour la reproduction des thons rouges, une taille de capture minimale à 30 Kg sans dérogation, qui correspond à la taille de maturité sexuelle des thons et
un quota de captures fixé à 15000 tonnes, soit la moitié du quota existant et un tiers des captures réelles.
Or,
seule la taille de la capture de 30 Kg a été retenue par la CICTA, mais avec de trop nombreuses dérogations, indique le WWF dans un communiqué. En outre le WWF souligne que l'allocation des quotas (295OO tonnes ont été allouées pour les quatre ans à venir) est le double du chiffre demandé pour une gestion durable de cette espèce en voie d'extinction. De ce fait le WWF demande la réouverture du dossier thon rouge à la prochaine
réunion de la CICTA qui se déroulera en Turquie en novembre 2007 et relance son appel à l'Union Européenne et au gouvernement français pour la mise en place d'un plan de pêche approprié. L'organisation préconise notamment que le quota de pêche soit ramené à 15 000 tonnes/an et que les moyens mis en place pour les contrôles soient sérieusement renforcés.
Article publié le 10 août 2007