Confrontées ces 20 dernières années à l’accélération de l’urbanisation et à une forte poussée démographique (l’Iran est passé de 39 millions d’habitants en 1980 à 68 millions), les grandes villes iraniennes rencontrent aujourd’hui de graves difficultés environnementales.

La pollution de l’air y est importante, du fait notamment de l’accroissement du nombre d’automobiles anciennes et de la présence d’industries particulièrement polluantes (raffineries, cimenteries, industries métallurgiques et sidérurgiques…).
Le problème est tel que les conséquences sur la santé se font déjà sentir et donnent lieu à des mesures spécifiques (fermeture des écoles les jours de forte pollution…).

L’augmentation de la population induit également une forte pression sur la ressource en eau. Situation aggravée par la vétusté des réseaux de distribution engendrant un taux de perte de 30%, les difficultés d’approvisionnement et d’acheminement de l’eau et la quasi-absence de traitement des eaux usées et des eaux industrielles.
La qualité des eaux de rivière et les nappes phréatiques sont désormais altérées par ces pollutions. (les eaux de la rivière Karoon qui représentent 30% des ressources en eaux de l’Iran sont sous haute surveillance).
Les nombreux projets qui sont à l’étude montrent l’implication du gouvernement sur ce dossier : la ville de Téhéran devrait être équipée d’un réseau d’égout, le réseau urbain de distribution devrait être réhabilité, des projets de grande ampleur devraient voir le jour en matière d’adduction d’eau.

La collecte et le traitement des déchets sont aussi une préoccupation majeure, notamment dans les grandes villes et le long du littoral où les capacités de traitement des infrastructures actuelles restent très en deçà de la masse de déchets à traiter. A titre d’exemple, la seule ville de Téhéran produit chaque jour 7000 tonnes de matière dont 50% est d’origine ménagère, alors que l’usine de traitement la plus proche ne peut en traiter seulement 1000 t/jour.
Là aussi, des projets de décharges et de centres d’enfouissement devraient voir le jour à partir de 2004.

L’Iran enfin, fait des efforts notables pour introduire les énergies renouvelables. 2 organisations étatiques sont chargées de leur promotion, et la construction de 2 parcs éoliens est en cours. Ces 2 parcs viendront en complément des 2 parcs déjà existants dans les villes de Harzvil et Manjil, au nord du pays.

Conscient des problèmes environnementaux croissants, le gouvernement iranien a placé la réduction des pollutions comme l’une de ses priorités pour les 5 prochaines années.
En avril 2003, la Banque Mondiale a débloqué un prêt de 20 millions $ pour soutenir l’effort du gouvernement, et a accordé un prêt de 145 millions $ (ce qui représente 50% de l’investissement total) pour la construction d’un égout à Téhéran, réalisation qui revêt maintenant un caractère d’urgence.

Ces difficultés environnementales et l’urgence des besoins justifient le colloque ''ENVIRONNEMENT '' qu’UBIFRANCE souhaite organiser à Téhéran en Mai 2004.
Cette manifestation de promotion des technologies françaises intervient dans un contexte économique et politique tout à fait favorable.
A l’occasion de la récente venue de l’Ambassadeur d’Iran en France, le Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Jean-Louis DEBRE, a souhaité le renforcement des relations bilatérales entre les 2 pays.
Le contexte local s’y prête d’autant plus : croissance économique forte (6% en 2003), politique d’ouverture et de transparence du gouvernement à l’égard de ses partenaires, liquidités abondantes du fait de la rente pétrolière…
Le processus de libéralisation de l’économie iranienne est désormais en marche : lent, peut-être, mais certainement inéluctable.

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