Petit déjeuner avec Régis Leroux, Conseiller scientifique et technique à la Direction de la Propreté et de l'Eau à la Mairie de Paris & Charlotte Nithart, Directrice de Robin des Bois

Le mardi 2 octobre 2012 de 8h30 à 10h00

Brasserie Bofinger, 5-7 rue de la Bastille 75004 Paris


C'est à la hauteur du Pont d'Austerlitz qu'est calculée la hauteur des eaux de la Seine et que se déclenche le plan d'action au cas où ce niveau grimperait dangereusement...

L'Histoire de la Ville de Paris en effet est ponctuée d'histoires... d'inondations qui, aussi loin que remonte notre mémoire collective, montrent que les hommes n'ont cessé de conjurer, limiter, contenir la Seine dans son lit, avant que l'irréparable ne se produise comme en 1654 ou en 1910...

Le seul XXème siècle a vu se produire 18 crues historiques, mais si une crue de type 1910 venait à se produire, cela coûterait 17 milliards d'euros et concernerait 850 000 habitants. 2 millions de personnes seraient affectées par des coupures d'électricité et 170 000 entreprises seraient touchées, dont 86 000 inondées...

C'est dire l'importance pour les édiles parisiennes et leurs services techniques spécialisés d'organiser la riposte et d'être prêt à affronter les crues les plus fortes, par exemple la crue centennale qui devrait statistiquement se produire dans les toutes prochaines années...

Face à la montée des eaux, la Mairie de Paris a défini depuis trois ans une démarche globale comprenant deux volets (diagnostic et solutions), à partir desquels doit s'enclencher en liaison avec les services de la Préfecture de Paris et sous l'autorité du Secrétariat Général de la Ville de Paris, un plan de crise assorti de scénarios. Selon les niveaux atteints par la Seine, une série de mesures techniques permettent de parer au plus pressé, c'est-à-dire de protéger au mieux les populations et les sites sensibles, de pourvoir aux approvisionnements en eau et en nourriture, d'assurer la sécurité des bâtiments, de permettre la continuité des services publics tels que la collecte des ordures ménagères (400 000 tonnes), les services de secours (hôpitaux...), la fourniture d'énergie, les déplacements etc.

Ces mesures ne vont pas sans une réflexion parallèle sur l'aménagement en amont des grands fleuves (Seine, Marne, Yonne qui convergent vers la capitale...) qui, depuis longue date, a nécessité une série de grands travaux de prévention avec la création de bassins de rétention le long des trois fleuves. En témoigne le dernier débat public (hiver 2011-2012) sur l'aménagement de la Plaine de la Bassée avec la mise en place de caissons de rétention. Il s'agit de diminuer de 10 à 30 cm le niveau de la Seine, en deçà du niveau atteint en 1910, sinon gare à la catastrophe !...


Régis Leroux, Conseiller Scientifique et Technique auprès du Directeur de la Propreté et de l'Eau à la Mairie de Paris, viendra présenter le plan d'action en cas d'inondation, ses enjeux, ses diverses phases, les scénarios de crise, la gestion pour chaque niveau avec les mesures corollaires touchant aux domaines de l'eau et de l'organisation de la collecte des ordures ménagères, par exemple la désignation de trois sites dédiés pour le regroupement des déchets ainsi que de centres intermédiaires...

Charlotte Nithart, Directrice de Robin des Bois, complétera cette présentation par le traitement des déchets industriels et dangereux, un volet essentiel pour une gestion cohérente et écologique de la crise...