Comme le prouvent plusieurs indicateurs, la biodiversité régresse dramatiquement dans de nombreuses régions du monde. Actuellement 1/4 des océans sont exploités à la limite de leur capacité de renouvellement et les forêts se réduisent de manière équivalente à la surface de l'Angleterre chaque année. 1/3 des batraciens, 1/4 des mammifères, 1/8 des oiseaux et 1/4 des plantes sont menacés. Les raisons sont multiples : réduction des espaces naturels rongés par l'aménagement, agriculture intensive, dérèglement climatique, espèces invasives, trafic, perte des zones humides et des ressources naturelles et exploitation forestière non durable.
Pourtant, la biodiversité accompagne directement l'avenir de l'Homme puisqu'elle représente 40 % de l'économie mondiale à travers les services qu'elle rend : molécules offertes par les végétaux, ressources halieutiques, eau potable, pollinisation des cultures, chauffage, vêtements ou encore qualité de l'air.
Le Grenelle de l’environnement s’est donc penché sur la question. Il en ressort plusieurs mesures visant à restaurer et à conserver les milieux.

Créer une trame verte et une trame bleue

Le projet de loi Grenelle 1 envisage la création d’un outil d’aménagement baptisé « trame verte » et « trame bleue ». L’idée est de créer sur le territoire une continuité entre les zones protégées : une trame verte constituée de grands ensembles naturels et de corridors les reliant ou servant d’espaces tampon et une trame bleue formée par les cours d’eau et masses d’eau et les bandes végétalisées généralisées le long de ces cours d’eau.

Pour cela, le projet de loi prévoit la création d’une stratégie nationale de création d’aires protégées afin d’identifier les lacunes du réseau actuel. La trame verte sera élaborée d’ici 2012 puis complétée par la trame bleue. Au final, cette stratégie devra aboutir à protéger au moins 2% du territoire national terrestre d’ici 10 ans à travers les parcs nationaux, les zones humides et le réseau Natura 2000, et 10% des eaux d’ici à 2012 grâce aux aires marines protégées, au réseau Natura 2000 en mer et la création de parcs naturels marins.
En parallèle, il est prévu de mettre à jour l’inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF).

Pour financer ces évolutions, l’Etat prévoit de porter progressivement ces aides de 190 à 300 millions d’euros par an d’ici à 2013.

Suite à un appel d’offres du MEEDDAT, plusieurs parcs naturels régionaux sont en train de tester l’idée de la trame écologique. L’association interparcs du Massif Central par exemple propose de réaliser une trame écologique à l’échelle de l’ensemble du massif, du Morvan aux Pyrénées Catalanes, soit sur près de 15 % du territoire métropolitain. Il s’agira de valoriser les zones de protection en vigueur sur ce vaste territoire : sites Natura 2000, réserves naturelles, espaces naturels sensibles, arrêtés de protection de biotope, zone coeur du parc national des Cévennes, etc. Doté d’un budget de 150.000 euros, ce projet présente une dimension européenne à travers une collaboration prévue avec l’Espagne.

Gérer de façon cohérente et concertée la mer et le littoral

Les débats du Grenelle de l’environnement ont mis en évidence le besoin de mettre en place une stratégie globale pour la mer et le littoral. L’idée est donc de renouveler au niveau national la planification stratégique de ces zones en prenant en compte les usages de la mer, les services rendus par l’écosystème et les activités humaines.

En attendant, le projet de loi prévoit déjà la mise en place de l’éco-labellisation des produits de la pêche au plus tard en 2009 ainsi que l’encadrement de la pêche de loisir et la lutte contre la pêche illégale dans les eaux françaises.

D’autre part, le régime des extractions en mer sera réformé. Les prélèvements de maërl (dépôt d’algues) seront limités en tonnage.

Pour en savoir plus

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