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Le long chemin des parcs éoliens offshore français

Les promesses de l'éolien en mer Actu-Environnement.com - Publié le 11/05/2015

Depuis 2012, six parcs ont été attribués par appels d'offres à trois consortiums. Mais le développement est long et les premiers kWh ne devraient pas être livrés au réseau avant 2018. Les enquêtes publiques restent à faire.

Les promesses de l'éolien en mer  |    |  Chapitre 3 / 5
Environnement & Technique N°347 Ce dossier a été publié dans la revue Environnement & Technique n°347
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Avec les deux appels d'offres éolien offshore lancés en juillet 2011 et mars 2013, la France a entamé son programme d'éolien en mer pour tenter de faire émerger une filière française et contribuer à l'objectif de 23% d'énergies renouvelables en 2020. En avril 2012, trois projets ont été attribués au consortium EDF Energies Nouvelles/Dong Energy Power/Alstom (voir carte) et un quatrième au consortium Iberdrola/Eole-Res/Areva. En mai 2014, c'est au tour du consortium GDF Suez/EDP Renovaveis/Neoen marine/Areva de remporter deux projets.

   
Projets de parcs éoliens offshore français
 
   
Au total, si les consortiums respectent le calendrier prévisionnel, un peu plus de 1.900 mégawatts (MW) devraient être installés à l'horizon 2020, soit moins du tiers de l'objectif officiel de 6.000 MW de puissance installée en 2020. Il est probable que la puissance installée soit en réalité moindre, les opérateurs annonçant des mises en service progressives qui ne devraient s'achever qu'au delà de 2020. D'autant que le calendrier pourrait être retardé par des recours.

Début des enquêtes publiques à la rentrée

Compte tenu des dates d'attribution, les projets des consortiums menés par EDF EN et Iberdrola sont les plus aboutis. Ainsi, les débats publics des quatre parcs ont eu lieu à l'été 2013. Ce fut l'occasion de confirmer que l'éolien offshore suscite bel et bien des réactions passionnées, malgré la mise en avant de promesses de développement économique et de création d'emplois. Dans les grandes lignes, les conclusions des débats ont pointé deux enjeux.

Tout d'abord, les participants ont souligné le peu d'intérêt de soumettre au débat public les projets après les appels d'offres et la désignation des lauréats. Bien que la Commission nationale du débat public (CNDP) ait suggéré au ministère de l'Ecologie de réaliser les débats avant le lancement de l'appel d'offres, le gouvernement a préféré les lancer après. Quant à la question des paysages, elle constitue, sans surprise, le sujet le plus polémique. Ainsi, lors du débat public du parc de Saint-Brieuc (22), une réunion supplémentaire a du être organisée face à l'opposition de deux associations qui ont obtenu la réalisation d'expertises paysagères indépendantes. Mais, comme le souligne le compte-rendu, sur ce sujet, les positions sont "irréconciliables".

Les prochaines grandes étapes des quatre premiers projets français sont le dépôt des demandes d'autorisation, accompagnées de leur volumineuse étude d'impact. Les enquêtes publiques sont attendues à partir de septembre 2015. Suivra la phase de construction avec en ligne de mire une mise en service progressive des éoliennes en 2018.

GDF prépare le débat public

Moins avancés, l'attribution des parcs étant plus tardive, les deux projets de GDF font l'objet d'une intense phase préparatoire menée par une équipe de cinquante personnes, dont dix implantées à proximité des sites. Deux sociétés, dénommées "Les éoliennes en mer", ont été créées afin de porter les projets.

La première priorité pour le consortium est d'achever la phase de levée des risques. Comme prévu par le cahier des charges, une fois qu'un acteur obtient la construction d'un parc, il dispose de deux ans pour affiner son projet en précisant certains points grâce à des études complémentaires. En effet, les données disponibles dans le cahier des charges sont sommaires et ne permettent pas de proposer un dossier parfaitement finalisé.

Parmi les deux sites attribués au consortium mené par GDF, celui du Tréport (76) est particulier puisqu'il a été lancé par la Compagnie du vent, rachetée par GDF depuis, avant que le projet ne soit repris par le gouvernement dans le cadre des appels d'offres. Cette longue genèse a donné lieu à de premières études dés 2008 qui ont abouti à un premier débat public. Mais, lors de sa mise en concurrence, le projet initial a été sensiblement modifié et GDF doit refaire la plupart des études. Parmi les principales modifications figurent la réduction de la puissance du parc de 760 MW à 500 MW, le choix de turbines de 8 MW, contre 5 MW dans le premier projet, et le déplacement de la zone d'implantation du parc. Aujourd'hui, la campagne géophysique est réalisée et le suivi environnemental est en cours. Quant à la campagne de forages géotechniques, elle débutera en mai.

Concernant le site entre les îles de Noirmoutier et d'Yeu (85), les études géophysiques, les carottages géotechniques, et l'étude sur la présence éventuelle d'engins explosifs non explosés (UXO, pour UneXploded Ordonance) sont achevés. Les observations et prélèvements pour le suivi de la faune en vue de l'étude d'impact sont en cours. Ces études ont notamment permis de maintenir le choix de fondations ancrées dans la roche, une option technique qui a été remise en cause par WPD qui participe au consortium perdant mené par EDF. WPD a contesté le choix de GDF auprès du ministère de l'Ecologie, qualifiant d'"irréaliste d'un point de vue technico-économique" l'option retenue par le lauréat.

Parallèlement aux études, le personnel sur place mène une concertation continue et tous azimuts afin de recueillir les points de vues des élus, de la société civile, des pêcheurs, des professionnels du tourisme ou encore des représentants des PME et du tissu industriel local. La prochaine grande étape des deux projets concerne justement cette concertation, puisque les débats publics auront lieu du 27 avril au 31 juillet pour le site du Tréport et du 2 mai au 7 août pour les îles de Noirmoutier et d'Yeu.

L'objectif du consortium est de déposer les demandes d'autorisation fin 2016, en vue d'une construction entre 2019 et 2021.

Philippe Collet

© Tous droits réservés Actu-Environnement
Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur.

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