« Le Gouvernement a lancé un plan d'action visant, d'une part, à engager des changements des pratiques de la part des professionnels et, d'autre part, à réduire les gaspillages en eau, a rappelé l'UFC-Que choisir. L'analyse détaillée montre qu'il s'agit essentiellement de mesurettes ou d'annonces qui resteront sans d'effet en l'absence de mesures contraignantes ou budgétaires à la hauteur de l'enjeu climatique. »
L'association considère que trois mesures seraient vraiment efficaces pour économiser la ressource : elle souhaite, tout d'abord, dans le cadre des réformes des redevances des agences de l'eau, que celles visant les agriculteurs soient revues et permettent « une véritable mise en œuvre du principe pollueur-payeur ». « Les sommes versées par les agriculteurs en contrepartie de leurs prélèvements en eau ne constituent qu'une bien faible incitation à réduire les prélèvements, a-t-elle estimé. En effet, elles ne représentent selon les régions que 2 à 15 % du total des redevances pour prélèvements perçues par les agences de l'eau, l'essentiel de la note (entre 51 et 82 %) étant payé par les consommateurs. »
Elle appelle également de ses vœux une réorientation des aides de la politique agricole commune (PAC) vers des modes de production les plus économes en eau. « Les bien maigres 30 millions euros mis sur la table par le Gouvernement à cet effet n'auront aucun impact alors qu'ils représentent à peine 1 % des aides annuelles reçues par les agriculteurs dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), a-t-elle opposée. Quant au verdissement tant attendu de la PAC, il n'est que de façade, puisque les aides ne sont conditionnées à aucune baisse des prélèvements en eau, voire encouragent certaines cultures nécessitant un fort apport en eau telles que le maïs. »
Elle invite également le Gouvernement à accorder des aides à la rénovation des réseaux d'eau potable plus ambitieuses, notamment dans les petites communes les plus concernées par la raréfaction de l'eau. « Alors que 2,5 à 3 milliards d'euros seraient nécessaires chaque année pour renouveler les canalisations, seulement 180 millions sont prévus par le Plan eau ! » a regretté l'UFC-Que choisir.