Historiquement, le peintre réalisait lui-même sa peinture sur le chantier, à partir de blanc broyé, d'huile et d'essence de térébenthine. Au début des années 60, la nécessité de construire en quantité et rapidement a conduit à industrialiser la fabrication pour livrer un produit prêt à l'emploi. Puis sont apparues les peintures glycérophtaliques à base de solvants, qui se sont révélées néfastes pour la santé des poseurs et leur impact sur l'effet de serre. Même si ces produits n'ont jamais représenté plus de 1 à 2 % des rejets globaux, ils ont incité les professionnels dès les années 90, à réduire la phase solvant de 70 % à 40 % au profit de formulations en phase aqueuse (glycéros à l'eau). Enfin, cet abandon des solvants et le développement proportionnel des peintures “à l'eau” se sont accompagnés d'une formation adaptée pour les applicateurs.
L'intégration de la notion de développement durable dans le monde de la peinture, passe aussi par un rendement allant de 8 m2 par litre en 1980, à 12/14 m2 par litre moyen en 2005. Soit un volume croissant des surfaces à peindre pour une quantité stable de peintures fabriquées, moins de matières premières consommées à surfaces traitées constantes et moins de produit utilisé pour une même surface. Donc avec des économies significatives de transport routier et moins de pollution de l'atmosphère. Le tout, pour une durée de vie des peintures extérieures qui a plus que doublé, de 6 à 8 ans pour 15 à 20 ans ! D'où aussi moins de décapage et moins de déchets ! À titre d'exemple, la consommation moyenne sur une façade était supérieure à 2 kg/m2 en 1980 contre de 600 à 800 gr/m2, aujourd'hui.
En clair, la peinture au XXIe siècle a pris largement en compte la santé des utilisateurs. Elle s'avère d'un coût de renouvellement faible en énergie de production et en bilan matière. En ce sens, elle participe pleinement au développement durable.
*La 25e édition de Batimat se déroulera du 7 au 12 novembre prochain à Paris Expo.
Sites : www.batimat.com et www.peintreonline.com