Ces comptes sont marqués par une forte progression des résultats et des performances opérationnelles. Le directeur général chargé des finances, Gérard Lamarche, a affirmé que le groupe de services aux collectivités visait une croissance organique de 4% à 7% de son chiffre d'affaires et une progression supérieure de son résultat brut d'exploitation.
Le Président-Directeur Général Gérard Mestrallet a signalé que Suez, dont 72% de l'activité est réalisée dans l'énergie, avait de solides atouts en Europe. L'Europe s'est peu préoccupée de ses approvisionnements à long terme. Nous pensons que nous allons connaître une période durable d'énergie chère, a-t-il assuré.
Le directeur général des opérations, Jean-Pierre Hansen, a ajouté qu'il voyait se profiler une sous-capacité. Les Européens ont pris en compte la question des coûts, notamment pour le rejet du CO2 et du renchérissement du pétrole, mais l'impact des sous-capacités n'a pas été pris en compte.
Le groupe avait indiqué la veille qu'il était intéressé par une prise de participation dans le programme de réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR mis en oeuvre par Electricité de France (EDF) et WEM.
Lors de cette assemblée générale, sous le slogan L'eau pour la vie, pas pour les profits, un bon nombre d'organisation ont manifesté. France Libertés (fondation de Danielle Mitterrand), l'ACME (Association pour le contrat mondial de l'eau), les Amis de la terre, Anticor (l'association de l'ex-juge Eric Halphen) et des élus socialistes ou verts (Henri Emmanuelli, Martine Billard...) ont dénoncé les ratés des concessions de services publics dans les pays du Sud. Selon eux, Suez n'a pas respecté ses promesses en achetant des centaines d'entreprises publiques, dans plus de 130 pays.
En Bolivie, en Argentine, en Uruguay, en Indonésie et aux Philippines, Suez continue à augmenter les tarifs de l'eau, à couper la distribution de l'eau aux usagers qui ne sont plus en mesure de payer, à refuser l'extension de ses services aux habitants pauvres et à menacer de mesures judiciaires et financières les autorités publiques qui envisageraient de rompre leur contrat, ont t'ils précisé. Aux Philippines, à Manille, après sept années de gestion des services d'eau par les filiales de Suez, la facture a augmenté de 400 à 700%, ajoutent t'ils.
La multinationale, elle, accuse les ONG de se tromper de combat. Alexandre Brailowsky, le directeur du Développement durable d'Aguas Argentinas, une des filiales de Suez en Amérique latine, estime que la question n'est pas de savoir si les services d'eau et d'assainissement doivent être publics ou privés mais comment l'accès à l'eau et à l'assainissement peut être étendu et assuré à toutes les populations. Une gestion purement publique de l'eau ne garantit pas forcément cet accès, a t'il ajouté.
Quel que soit le modèle de gestion choisi, le prix de la potabilisation et du transport de l'eau devra toujours être payé, a-t-il relevé. L'eau gratuite est le plus sûr moyen d'exclure les pauvres de la ressource, a-t-il poursuivi, car si le gestionnaire, qu'il soit public ou privé, ne récupère pas ses coûts d'entretien et d'expansion du réseau, il n'assurera pas le service correctement.
L'Assemblée Générale Mixte a par ailleurs pris la décision de renouveler, pour une durée de 4 ans, des mandats d'Administrateurs de M. Gérard Mestrallet, Administrateur Exécutif, de M. Paul Desmarais Jr., Administrateur non indépendant, et de Lord Simon of Highbury, Administrateur indépendant.
Elle a nommé en tant qu'Administrateur, pour une durée de 4 ans, de M. Richard Goblet d'Alviella, Administrateur indépendant.
Elle a aussi renouvelé, pour une durée de 6 exercices, des mandats de la société DELOITTE ASSOCIES en qualité de Commissaire aux Comptes titulaire et de la société BEAS en qualité de Commissaire aux Comptes suppléant.