Une enquête, lancée en avril 2003, permettra de mieux cerner les désagréments pour les usagers du milieu marin côtier (pêcheurs, conchyliculteurs, usagers du littoral).
Qu'est-ce que le Phaeocystis ?
Le plancton végétal Phaeocystis qui a une capacité de prolifération importante et rapide dans les eaux littorales, forme des colonies gélatineuses. Décrit pour la première fois en 1955, il a un cycle de vie complexe et, au moins, deux formes différentes connues : soit des cellules isolées, soit un agrégat de cellules regroupées en colonies, englobées dans un mucus dans le milieu naturel. Chaque colonie peut contenir jusqu'à plusieurs milliers de cellules. Pour se développer, l'espèce requiert beaucoup d'énergie lumineuse et un milieu très enrichi en nutriments.
Sa distribution géographique s'étend des côtes de la mer du Nord jusqu'aux mers polaires ; elle a également été repérée dans certaines régions septentrionales de l'Atlantique et du Pacifique.
Quels sont les causes d'apparition du phénomène ?
Les paramètres facilitant l'apparition du phénomène sont multiples :
- l'enrichissement du milieu côtier par les apports continentaux (rivières dont les eaux charrient de l'azote, du phosphore ou de l'ammonium en particulier) ; d'autres facteurs comme la température ou la salinité semblent aussi jouer un rôle,
- les caractéristiques physiques des biotopes côtiers : le vent et la marée sont des facteurs aggravants dans certains endroits,
- les caractéristiques physiologiques de l'espèce, qui la rend particulièrement bien adaptée à une croissance dans des eaux côtières enrichies.
Les conséquences pour l'environnement côtier immédiat.
L'aspect le plus visible de la prolifération de l'algue est la formation d'écume, car la plus grande partie de la production se fait sous forme de matériel mucilagineux. Cette mousse lorsqu'elle est présente en quantité, peut constituer une gêne pour les activités touristiques ou professionnelles. Ce mucus peut obstruer les filets et se transformer en mousse d'écume nauséabonde, particulièrement en cas de tempête. L'épaisseur de mousse peut atteindre jusqu'à 2 mètres à certains endroits. Les poissons ont alors tendance à fuir les zones colonisées. Les chercheurs pointent aussi des changements importants dans le fonctionnement des chaînes alimentaires (plancton, benthos, pelagos) en cas de présence de Phaeocystis.
A plus long terme, ces algues libèrent dans l'atmosphère des composés soufrés qui acidifient les eaux de pluie, et, d'une manière plus générale, ont des conséquences sur la formation des nuages et le climat.
Source : IFREMER