Le pompage des hydrocarbures jusqu'à la surface s'est déroulé entre juin et septembre 2000.
Des opérations de nettoyage ont été menées le long des quelque 400 kilomètres de côtes polluées, sur la façade atlantique, principalement dans le Finistère, en Loire-Atlantique, dans le Morbihan et en Vendée.
Ce sont plus de 250 000 tonnes de déchets mazoutés qui ont été récupérées, pour être provisoirement stockées en attendant leur destination finale.
Face à cette pollution par hydrocarbures, la plus importante intervenue en France depuis l'Amoco Cadiz*, des efforts considérables ont été déployés par l'Etat, les collectivités territoriales, les associations et les nombreux bénévoles.
Fin juin, la juge d'instruction chargée de cette enquête, Dominique de Talancé, avait rendu deux décisions opposées aux réquisitions du parquet de Paris et estimait qu'il serait pour le moins hasardeux de penser qu'une nouvelle expertise pourra surmonter les contradictions entre les experts dans un dossier de cette complexité et qu'il appartiendra au tribunal et à lui seul d'arbitrer et de décider.
Les experts commis dans le cadre de l'instruction de Dominique de Talancé avaient affirmé que le sinistre était lié à des fissures sur le pont, décelables lors des contrôles que l'affréteur (dans ce cas Total) a l'obligation de réaliser.
Alors que l'enquête était officiellement terminée, Total a de son côté versé au dossier « un prérapport d'étape » réalisé par des experts civils commis par le tribunal de commerce de Dunkerque. Les conclusions de ces experts écartent, elles, la responsabilité de Total, poursuivi pour « complicité de mise en danger de la vie d'autrui et pollution maritime » et estiment iqu'une corrosion du navire située au niveau de la cuve a provoqué le sinistre en entraînant une voie d'eau sous le niveau de la mer.
L'association écologiste Les Amis de la Terre estime comme dans le cas d'AZF, que le groupe Total utilise les recours juridiques pour fuir ses responsabilités sur l'impact social et environnemental de ses activités.
La cour d'appel de Paris requerrant finalement une nouvelle expertise, l'instruction va désormais être relancée pour des mois…
* Le 16 mars 1978, à 21 heures, le super pétrolier Amoco Cadiz s'est échoué sur les rochers de Portsall, à environ 1,5 km des côtes. 220 000 tonnes de pétrole s'échappèrent de la carcasse du bateau et se répandirent en quelques jours, souillant 400 km du littoral breton (Finistère et Côtes d'Armor). Une panne de gouvernail a été à l'origine de cette catastrophe. Plusieurs procès se sont succédés pendant 14 ans, de 1978 à 1992.