L'organisation indique en effet, que l'on assiste depuis les années 50 à une baisse systématique de la proportion des stocks ichtyologiques marins ayant un potentiel d'accroissement de la production, parallèlement à une augmentation des stocks surexploités ou appauvris.
Selon le rapport, 3% des stocks marins sont sous-exploités et 21% sont modérément exploités et pourraient supporter des accroissements limités de la pêche et des récoltes. Par contre 52% sont pleinement exploités, ce qui veut dire que les prises ont atteint leur rendement maximal constant.
Ainsi, l'intensification de la pêche de ces stocks ne donnerait pas lieu à des récoltes durables supplémentaires et nuirait à la reproduction qui tomberait à des niveaux dangereusement bas.
Enfin, les 24% restants sont surexploités (16%), épuisés (7%), ou en voie de reconstitution (1%). Certains de ces stocks sont déjà soumis à des mécanismes d'aménagement rigoureux.
Sept des dix premières espèces ichtyques marines - qui représentent environ 30% de toutes les pêches de capture - sont pleinement exploitées ou sur-exploitées, indique le rapport.
Les régions aux stocks ichtyques les plus appauvris sont notamment l'Atlantique du Nord-Est, la Méditerranée et la mer Noire, suivies de l'Atlantique du Nord-Ouest, de l'Atlantique du Sud-Est, du Pacifique du Sud-Est et de l'Océan austral.
La FAO indique qu'il est urgent de rétablir les stocks appauvris et d'éviter l'épuisement des stocks encore sains en diminuant significativement ou en suspendant temporairement la pêche dans les pêcheries surexploitées, en réduction la dégradation des environnements sous-marins et en remettant en état les habitats endommagés.
La restauration des stocks appauvris à des niveaux de biomasse satisfaisants d'ici 2015, but fixé au Sommet mondial sur le développement durable de 2002, représente un défi de premier plan, selon le SOFIA.
Pourtant et en dépit de ces problèmes, la SOFIA fait encore remarquer que la production halieutique mondiale a atteint un nouveau record de 133 millions de tonnes en 2002, en grande partie grâce à l'accroissement de la production dans les exploitations piscicoles.
La part de la production halieutique mondiale attribuable à l'aquaculture a progressé de 25,8 à 29,9% entre 1998 et 2002. Durant la même période, la production des pêches de capture a augmenté de 6,3%, tandis que la production aquacole a grimpé de 30%. L'essentiel de la croissance des pêches de capture a eu lieu entre 1998 et 1999, tandis qu'elle est demeurée généralement stable depuis 2000.
La consommation de poisson est en augmentation, de 93,6 millions de tonnes en 1998 à 100,7 millions de tonnes en 2002, assurant 20% des apports moyens en protéines animales par habitant de 2,6 milliards d'êtres humains.
La FAO estime que la consommation mondiale de poisson (pour l'alimentation humaine et animale) pourrait s'établir à 179 millions de tonnes d'ici à 2015, soit un relèvement de 47 millions de tonnes par rapport à 2002. L'essentiel de cette nouvelle demande devra être satisfait par l'aquaculture, qui pourrait assurer 39% de la production halieutique totale en 2015. Mais l'essor de l'aquaculture ne minimisera pas l'importance des améliorations des pratiques actuelles et de l'aménagement des pêches, ajoute t'il.
La 26ème session du Comité des pêches de la FAO (COFI) qui se tient cette semaine au siège de l'Organisation abordera les enjeux d'aménagement que posent les nouvelles pratiques de pêche, la prise en compte des contributions potentielles à la pêche durable des zones marines protégées et les moyens de relancer la pêche dans les pays frappés par le tsunami.
Plus de 300 participants, y compris des délégations gouvernementales, des représentants d'autres organismes des Nations Unies et des observateurs d'organisations intergouvernementales et non gouvernementales de près de 50 pays se retrouveront à cette occasion pour examiner les questions soulevées dans le SOFIA.
Article publié le 09 mars 2005