Dans un arrêt du 28 décembre (1) , le Conseil d'Etat rejette la demande d'abrogation de l'arrêté autorisant le piégeage des oiseaux à la glu dans cinq départements français (Alpes de Haute Provence, Alpes maritimes, Bouches du Rhône, Var et Vaucluse). Il avait été saisi par la ligue de protection des oiseaux (LPO) qui dénonce les dommages irréversibles sur les espèces capturées, et notamment les espèces protégées. La LPO s'appuyait notamment sur une décision de la Cour de justice de l'Union européenne du 9 décembre 2004 condamnant l'Espagne pour cette pratique sur la communauté de Valence.
Le Conseil d'Etat estime pour sa part que la pratique, autorisée à titre dérogatoire, respecte la directive oiseaux et est encadrée par le droit français. La capture à la glu des grives draines, des litornes, des mauvis et musiciennes et des merles noirs est autorisée dans cinq départements pour les détenteurs d'un droit de chasse. Les gluaux doivent être posés une heure avant le lever du soleil et retirés avant 11 heures. Le chasseur doit rester à côté pendant toute la capture pour pouvoir nettoyer et libérer les spécimens d'espèces non ciblées, précise la réglementation. La durée de la campagne et le nombre d'oiseaux capturés sont précisés par les autorités. "Les oiseaux protégés retrouvés blessés ou morts par la LPO qui a décidé de renforcer les contrôles inopinés, seraient donc victimes de mauvaises pratiques, et de manque de contrôle de la part de la police de la nature", ironise la LPO, qui conteste cette interprétation "qui souffre manifestement d'un manque d'argumentation". L'association annonce porter plainte auprès de la Commission européenne.