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Nature 2050 : CDC Biodiversité accompagne désormais 26 projets de restauration écologique

MAJ le 04/10/2018

La filiale de la Caisse des dépôts a ajouté dix projets à son programme de restauration de la biodiversité et d'adaptation des territoires aux changements climatiques. La question du financement reste toutefois cruciale.

Biodiversité  |    |  L. Radisson
Nature 2050 : CDC Biodiversité accompagne désormais 26 projets de restauration écologique

Vingt-six. Tel est le nombre de projets que CDC Biodiversité accompagne désormais dans le cadre du programme Nature 2050 qu'elle a lancé en 2016. Ce programme, qui vise à renforcer l'adaptation des territoires au changement climatique et à la restauration de leur biodiversité, couvre maintenant plus de 600 hectares avec l'ajout de dix nouveaux projets cette année.

Parmi ceux-ci figure un premier projet forestier à Frayssinet-le-Gélat (Lot) consistant à convertir un taillis de châtaignier en futaie. Ce qui doit permettre de séquestrer davantage de carbone tout en améliorant la biodiversité. Un projet qui devrait servir d'expérimentation pour "une double certification en matière de biodiversité et de crédits carbone" dans la perspective de la création d'un label carbone. "Ce label est en voie d'aboutir. Après la consultation publique intervenue cet été, le décret et l'arrêté correspondants devraient être publiés courant octobre", révèle Julia Grimault, chef de projet à l'Institute for Climat Economics (I4CE) qui a élaboré le référentiel du label.

CDC Biodiversité soutient également le développement de l'agroforesterie à travers le concours "Arbres d'avenir" dont la troisième édition a été lancée en juin 2018. Elle accompagne dans ce cadre six projets agricoles, dont un projet de 30 hectares dans la Drôme visant à diviser de grandes parcelles en plantant plus de 6.500 arbres de diverses essences pour améliorer la biodiversité. Les promoteurs du programme mettent également en avant la restauration de la continuité écologique dans le bassin des Gaves (Pyrénées-Atlantiques). "L'action consistera à restaurer et maintenir de la biodiversité sur le bassin de l'Adour, en améliorant le franchissement des poissons sur près de 220 hectares", explique la filiale de la Caisse des dépôts.

"On ne finance pas des projets lambda"

Les promoteurs du programme se veulent sélectifs sur les projets qui leur sont proposés. "Près d'un projet sur deux tombe à l'eau, car l'engagement sur 30 ans paraît souvent trop contraignant", révèle Antoine Cadi, directeur de la recherche et de l'innovation. D'autant que CDC Biodiversité se positionne en cofinanceur des projets et non en financeur exclusif. Ce qui implique l'engagement de partenaires, à l'exemple du projet CasCioMAr de restauration écologique de milieux marins auquel participent la Région Sud, la Ville de Marseille mais aussi l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée.

"On ne finance pas des projets lambda. On fait des choses compliquées sur lesquelles il y a une prise de risque collective", explique Marc Abadie, président de CDC Biodiversité, qui met toutefois en avant la garantie de long terme apportée par sa structure. La question du financement des projets reste malgré tout cruciale. Le dispositif est en effet fondé sur l'engagement de CDC Biodiversité de restaurer et de suivre un mètre carré de territoire jusqu'à 2050 pour chaque versement volontaire de 5 euros. Le challenge est de trouver des financements qui permettent de soutenir les projets sélectionnés sur toute cette durée.

Un objectif de collecte de 1 M€ par an

La filiale de la Caisse des dépôts annonce l'engagement financier de 34 contributeurs pour un montant de 3,39 millions d'euros (M€). "L'objectif de collecte annuel est de 1 M€ par an", explique Antoine Cadi. Les contributeurs peinent toutefois à s'engager dans la durée. Les engagements ne dépassent en effet pas cinq ans. Ces derniers sont le fait de la Caisse des dépôts elle-même et de ses filiales : Icade, Bpifrance, CDC Habitat, La Compagnie des Alpes, Transdev. Parmi les autres contributeurs, les engagements les plus longs, comme ceux de Kedge Business School ou de Veolia, portent sur trois ans.

Afin de faciliter les financements, CDC Biodiversité a pour ambition de créer une fonds de dotation dédié à Nature 2050. "Cet outil permettra de faire bénéficier d'avantages fiscaux les contributeurs finançant certains pans des projets ayant une vocation d'intérêt général", explique Lionel Devic, avocat au cabinet Delsol. Ce qui pose la question du fléchage des financements que CDC Biodiversité excluait à l'origine du projet. "On a évolué sur cette question", explique Antoine Cadi, qui met en avant le volonté des financeurs de "faire les choses en local". L'idée serait de créer des enveloppes par région. D'où la la volonté de la filiale de la Caisse des dépôts de signer une convention avec chaque région. Ce qui est déjà effectif avec la région Ile-de-France, l'Occitanie et la Région Sud.

"C'est très bien que les vérités se disent"

"La vigilance sur les financements est nécessaire", avertit toutefois Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement (FNE), qui alerte sur les risques de green washing. L'extension du campus de Kedge Business School à Marseille a en effet donné lieu cette année à l'abattage de 300 arbres, dont des pins d'Alep centenaires en zone d'adhésion du Parc national des Calanques.

"Nous regardons la politique environnementale des entreprises que nous sollicitons mais nous ne sommes pas garants de cette politique, explique Antoine Cadi. En l'espèce, CDC Biodiversité a proposé à l'école de commerce son expertise en matière de compensation écologique. En tout état de cause, "c'est très bien que les vérités se disent", estime Marc Abadie, alors que le comité de pilotage de Nature 2050 comprend, outre le comité scientifique de CDC Biodiversité et l'Agence française pour la biodiversité (AFB), des associations (FNE, LPO, FNH) et le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).

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