Alors que s'est ouverte, ce lundi 24 octobre, sa 41e réunion annuelle, en Tasmanie, dix chercheurs nord-américains, australiens et européens ont enjoint la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) à créer de nouvelles aires marines protégées (AMP) dans l'océan Austral. Autrement, ils recommandent dans une tribune, (1) publiée dans Science, d'instaurer « un moratoire à durée indéterminée sur la pêche tant que la crise climatique ne sera pas prise en compte comme il se doit ». En effet, comme le souligne une nouvelle étude française, (2) publiée dans la revue One Earth, « les AMP représentent un outil précieux pour l'atténuation du changement climatique et pour l'adaptation des systèmes socio-écologiques ».
S'agissant par exemple du captage et du stockage du carbone, les AMP – et plus particulièrement, les mangroves – accentuent la quantité de carbone séquestré dans plus de 75 % des cas. En outre, la moitié des études constatait une augmentation du nombre d'espèces présentes dans une aire marine protégée, de plus en plus importante en fonction du niveau de protection. « La plupart de ces bénéfices se manifestent seulement si les zones comportent un haut niveau de protection et existent depuis longtemps, précisent en effet les scientifiques. Cela s'explique par le temps nécessaire aux volumes de poissons pêchés pour se reconstruire et ainsi influer positivement sur les pêcheries les plus proches. De la même manière, la séquestration du carbone est corrélée au nombre d'années passées depuis le début de la restauration d'une mangrove ou d'un herbier marin. » Et aux chercheurs de conclure : « Si jusqu'alors des solutions, liées aux océans, étaient proposées sans réel fondement, ces résultats constituent désormais une base scientifique à laquelle les conventions intergouvernementales peuvent se référer pour lutter contre la crise climatique. »