Afin de préparer les agriculteurs au retrait possible d'un certain nombre de pesticides du marché, le ministère de l'Agriculture lance un AMI national. Dans le cadre du plan d'action stratégique pour l'anticipation du potentiel retrait de substances actives au niveau européen (Parsada) lancé au printemps dernier, les filières agricoles ont diagnostiqué leurs axes prioritaires pour les prochains mois. Quatorze feuilles de route viennent d'être validées par le ministère. L'AMI doit permettre de sélectionner et financer des projets qui s'y réfèrent avec une enveloppe de 146 millions d'euros de crédits d'engagement en 2024, au titre de la planification écologique. Certains projets ciblés seront portés par les instituts techniques agricoles en parallèle.
Pour le ministère de l'Agriculture, l'objectif est de ne pas se retrouver dans une situation similaire à ce qu'a connu la filière de la betterave avec la fin de l'utilisation des substances néonicotinoïdes. Ces insecticides, qui déciment les abeilles, sont interdits depuis 2018 par la loi de reconquête de la biodiversité. Mais une loi adoptée en décembre 2020 avait autorisé des dérogations pour des raisons économiques, jusqu'à ce que la justice européenne, puis nationale, y mette le holà. Des dérogations qui ont eu des conséquences néfastes pour l'environnement comme l'a montré un rapport parlementaire de septembre dernier.