La gestion du risque lié au radon est l'un des axes du premier Plan national santé-environnement (PNSE). En collaboration avec la Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP), l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l'InVS et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), le plan d'actions contre le gaz radioactif s'appuie sur trois axes : l'accompagnement et le contrôle de la mise en œuvre de la réglementation pour la gestion du risque lié au radon, l'amélioration et la diffusion des connaissances sur les expositions et les risques, la construction d'une nouvelle politique pour la gestion du risque.
24 des 27 actions prioritaires réalisées
24 des 27 actions prioritaires ont été réalisées. Certaines montrent que 85% des 7.356 établissements recevant du public contrôlés en quatre ans sont exposés à des seuils inférieures à 400 bécquerels par mètre cube (Bq/m3). ''Il est nécessaire de mettre en œuvre des actions destinées à réduire l'exposition des personnes au radon, voire de réaliser des travaux'' pour les 15% d'établissements restants, souligne l'ASN. 22% des établissements contrôlés dans le Finistère sont exposés à des niveaux supérieures au niveau d'action de 400 Bq/m3, et 12% à des niveaux supérieurs à 1.000 Bq/m3. 31 départements français sont exposés à des niveaux supérieurs à 100 Bq/m3, estime l'INRS. Parmi les régions ''prioritaires'' concernées figurent la Bretagne, l'Auvergne le Limousin ou encore la Corse.
Une autre campagne de mesures a été réalisée sur 235 habitations. 26% sont exposées à des niveaux compris entre 400 Bq/m3 et 1000 Bq/M3, et 13% à des niveaux supérieurs à 1000 Bq/m3.
Rappelons qu'en France, le seuil d'alerte pour le radon est actuellement fixé à 1.000 Bq/m3 et le seuil de précaution à 400 Bq/m3. Sous 400 Bq/m3, la situation ne justifie pas d'action correctrice particulière ; entre 400 et 1.000 Bq/m3, il est souhaitable d'entreprendre des actions correctrices simples ; au-delà de 1.000 Bq/m3, des actions correctrices, éventuellement d'envergure, doivent être impérativement conduites à bref délai, car on aborde un niveau de risque qui peut être important, estiment les autorités.
Autres actions du plan : en milieu de travail, la réglementation prévoyant que l'employeur fasse procéder à des mesures dans les établissements où les travailleurs sont susceptibles d'être exposés au radon a été mise en place en 2009. Pour les constructions neuves, les règles de construction réalisées par le CSTB devraient ''entraîner l'introduction prochaine dans le code de la construction de dispositions réglementaires relatives à la prévention du radon''. Concernant l'habitat individuel, les actions réalisées dans le cadre du programme expérimental de la région Limousin, ainsi que celles de la Communauté d'agglomérations des Pays de Montbéliard, devraient ''fournir prochainement les éléments nécessaires à la définition d'une politique nationale dans l'habitat''.
Trois dernières actions sont attendues pour le courant 2010, deux ans après la fin du plan d'actions… Un second plan d'action 2009-2012 est en cours de préparation, dont l'objectif principal doit être la réduction de l'activité volumique du radon dans l'habitat.
Le HCSP préconise d'abaisser le seuil de concentration à 300 Bq/m3
Le bilan de l'ASN paraît après que le Haut conseil à la santé publique (HCSP) a préconisé dans un avis publié le 19 avril d'abaisser à 300 Bq/m3 le seuil de concentration du radon dans l'habitat existant et les lieux ouverts au public. ''Une simplification des niveaux d'action actuellement en vigueur en France et leur abaissement à une seule et même valeur de 300 Bq/m3 pour l'habitat existant et les lieux ouverts au public sont souhaitables'', souligne-t-il. Le HCSP estime que le niveau de 300 Bq/m3 devrait être considéré ''comme une étape dans la stratégie de gestion du radon en France, avec un objectif à long terme d'abaisser ce niveau d'action à 100 Bq/m3'', comme proposé en septembre dernier par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans les 31 départements classés prioritaires pour la mesure du radon, 43% des maisons individuelles sont exposées à des niveaux de concentration supérieurs à 100 Bq/m3 et 10,8% à des niveaux supérieurs à 300 Bq/m3. Pour les logements collectifs, les chiffres correspondant sont 21,5 % et 2,8 %, a rappelé le Haut conseil en citant les résultats de la cartographie ''radon'' réalisée par l'IRSN et les DDASS.