La France sera-t-elle à nouveau condamnée pour le braconnage des ortolans ? Selon l'association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), la Commission européenne aurait fait parvenir une mise en demeure à l'Etat le 25 janvier 2013.
Une cible prisée pour la gastronomie
D'après l'Aspas, 50.000 ortolans seraient capturés chaque année dans les Landes lors de leur voyage migrateur vers l'Afrique tropicale. "Tous les pauvres oiseaux attrapés sont ensuite engraissés pendant trois à quatre semaines, dans le noir complet, pour être finalement noyés dans un verre d'Armagnac", alerte l'association. "Puis ils seront vendus environ 100 euros pièce à des restaurateurs ou d'autres réseaux qui alimenteront, pour bien plus encore, les tables des plus fortunés", poursuit-elle.
Elle dénonce un "pacte de tolérance entre la fédération des chasseurs des Landes et les autorités françaises qui "autorisent" les braconniers à tendre leurs matoles" (pièges servant à la capture de l'oiseau).
Des condamnations répétées
La France semble ne pas tirer leçon de ses erreurs puisqu'elle a déjà été condamnée plusieurs fois pour de telles pratiques, rappelle l'Aspas. En 1999, la condamnation intervenue à l'encontre de la France est assortie d'une astreinte de 142.425 euros par jour, ajoute l'association. Le gouvernement indique depuis longtemps se préoccuper du problème mais cela n'a pas empêché la dernière mise en demeure.
L'ASPAS n'est pas la seule association dénonçant le braconnage de l'ortolan. En septembre 2012, au moment des captures, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) avait jugé "légitimes" les opérations menées par des membres du Committee Against Bird Slaughter (CABS) visant à libérer les oiseaux.
Désormais "lassée par la mauvaise foi manifeste de nos différents gouvernements", l'Aspas décide de donner des arguments permettant à la Commission européenne de saisir la Cour de justice de l'Union européenne, prévient-elle.