Au Canada, la chasse au phoque est encouragée pour la production de peau, d'huile qui sera commercialisée sous forme de gélules riche en Oméga-3, l'artisanat et, depuis quelques années, pour la viande destinée à la consommation humaine et animale. Face aux accusations des associations de défenses des animaux, le gouvernement canadien rappelle que cette économie fait vivre de nombreux chasseurs. À Terre-Neuve-et-Labrador, au moins 7 collectivités côtières tirent de 15 à 35% de leurs revenus totaux de la chasse aux phoques. Selon lui, au niveau local, cette économie est indispensable même si au niveau national la filière ne représente qu'une faible part du PIB (moins de 1%). Comme pour l'instant l'interdiction totale de la pêche au phoque n'est pas d'actualité, le débat se positionne sur les quotas de capture autorisés et les pratiques d'abattage.
Cette année les quotas ont été fixés à 270.000 phoques soit une baisse de 17% par rapport à 2006. Pour l'IFAW, ses quotas dépassent la quantité de phoques pouvant être prélevée sans engendrer de déclin de la population alors que le gouvernement canadien estime que ce plan de gestion garanti le maintien des populations : comme d'habitude, ces décisions sont inspirées des principes de conservation. En outre, je tiens à m'assurer que les personnes qui dépendent de la ressource pour assurer leur gagne-pain en profitent à long terme, a déclaré Loyola Hearn, ministre des Pêches et des Océans (MPO). D'ailleurs, afin de prouver sa bonne foi le gouvernement a annoncé qu'un nouveau recensement de la population aurait lieu en 2008, soit un an plus tôt que prévu. Mais les associations rappellent que le manque de glace constaté dans le Golfe du Saint-Laurent cette année a déjà provoqué la mort de nombreux jeunes phoques. Les phoques sont à la merci du réchauffement climatique et continuer à les chasser au niveau insoutenable annoncé aujourd'hui est irresponsable, a déclaré Sheryl Fink, chercheuse à l'IFAW. Pour le gouvernement canadien, cette donnée a été prise en compte. Le report de quelques jours des dates d'ouverture de la chasse qui commence normalement fin mars dans le Golfe du Saint-Laurent et la diminution des quotas en est l'illustration.
Cependant même si le gouvernement a instauré des mesures coercitives pour les contrevenants, les associations savent bien que ces quotas ne seront pas respectés comme ce fut le cas au cours des années précédentes.
Concernant les pratiques d'abattage, le gouvernement canadien a mis à jour en 2003 son « Règlement sur les mammifères marins » suite à une consultation de plus de 80 organismes : intervenants de l'industrie, des scientifiques, des universitaires, des fonctionnaires provinciaux et fédéraux, des groupes écologistes et de défense des droits des animaux ainsi que des vétérinaires. Malheureusement un rapport du Groupe de travail de vétérinaires indépendants dédié à la chasse aux phoques du Groenland au Canada, estime que la surveillance de la bonne application du règlement est insuffisante : le ministère des Pêches et des Océans (MPO) doit prendre des mesures qui améliorent la supervision, la surveillance, l'application de la réglementation et la formation des agents. Le rapport incite le gouvernement canadien à diminuer la nature compétitive de la chasse, pour mieux protéger le bien-être des animaux, améliorer la conformité et l'application de la réglementation et assurer un milieu de chasse plus sûr.