Par une décision du 20 décembre, le Conseil d'État enjoint au ministre de la Transition écologique d'abroger l'arrêté du 7 novembre 2005 qui autorise la chasse des merles et grives à l'aide de tendelles, trébuchets construits avec des pierres du Causse et des bûchettes, sur le territoire de 31 communes situées dans les départements de l'Aveyron et de la Lozère.
L'association One Voice avait formé un recours pour excès de pouvoir contre la décision du ministre de refus d'abrogation de l'arrêté, et demandé au Conseil d'État d'enjoindre ce dernier à procéder à l'abrogation de ce texte. Une nouvelle fois, la Haute Juridiction donne raison aux opposants aux chasses traditionnelles en se fondant sur la directive Oiseaux. Selon celle-ci, les États membres peuvent déroger à l'interdiction des moyens de chasse non sélectifs à condition qu'il n'existe pas d'autre solution satisfaisante et que cette indication soit étayée par une motivation circonstanciée.
Le Conseil d'État estime que cet arrêté méconnaît l'obligation de motivation de l'absence d'autre solution satisfaisante, et qu'il n'est pas démontré que l'élevage et la chasse à tir ne puissent pas constituer des solutions alternatives satisfaisantes. Il relève ensuite que l'arrêté contesté ne garantit pas que les oiseaux non cibles puissent être immédiatement relâchés. Il n'est pas non plus établi que ces prises ne concerneraient qu'un faible nombre d'oiseaux ni que les dommages qui leur sont causés soient négligeables.
« Comme la chasse à la glu, les tendelles ne seront désormais plus qu'un lointain souvenir pour les oiseaux » , se félicite Maxime Lambret de l'association One Voice. « Dans les mois qui viennent, nous continuerons le combat contre les dernières chasses traditionnelles en vigueur, en demandant au Conseil d'État (…) l'abrogation des arrêtés autorisant l'utilisation de matoles et de pantes dans le Sud-Ouest », ajoute le responsable associatif.