En 2022, l'activité des recycleurs a été marquée par un recul des volumes traités de 4,5 %, à 33,2 millions de tonnes (Mt). Pour autant, des cours élevés, voire exceptionnellement élevés au premier semestre, ont dopé le chiffre d'affaires du secteur. Pour la première fois, l'activité franchit la barre des 11 milliards d'euros (Md€), pour s'établir à 11,6 Md€, en hausse de 7,7 %. Des recettes bienvenues pour compenser l'inflation et la hausse des coûts de l'énergie. Telles sont les grandes lignes du panorama du marché 2022 du recyclage dressé, ce mercredi 11 octobre, par la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec) au sein du salon Pollutec.
« Le bilan 2022 est encore très bon, mais il succède à une année 2021 d'exception », résume François Excoffier, le président de Federec, ajoutant qu'« on revient à un niveau normal d'activité ». Quant à l'avenir, il est teinté d'inquiétude. Bien sûr, les fluctuations des cours des matières premières, et en l'occurrence les reculs enregistrés depuis le second semestre 2022, pèsent. Mais c'est le lot habituel de la profession. Cette année, c'est aussi l'arrivée des nouvelles filières de responsabilité élargie du producteur (REP) qui inquiète les professionnels.
Des cours records au premier semestre
Les papiers et cartons affichent une baisse de 4,4 %, avec 6,6 Mt collectées. Et la tendance engagée depuis plusieurs années se confirme : les papiers reculent fortement de 12 % (1,4 Mt) et les cartons résistent, avec une baisse limitée à 2 % (5,2 Mt). Le chiffre d'affaires recule aussi à 962 millions d'euros (- 8,5 %).
La collecte de plastique se maintient à 1,05 Mt (+ 0,6 %) grâce à une progression des volumes récupérés chez les professionnels (+ 5,2 % à un peu plus de 700 000 tonnes) qui compensent le recul des volumes du bac jaune (-7,6 % à un peu moins de 350 000 tonnes). Le chiffre d'affaires de la branche progresse de 36 % et atteint 355 millions d'euros. Comme pour les non-ferreux, la première moitié de l'année 2022 a été marquée par des cours jamais atteints auparavant, avec notamment le polyéthylène téréphtalate (PET) recyclé qui a dépassé les 1 000 euros la tonne.
Parmi les autres branches, les volumes de déchets du bâtiments reculent de 5 % (14,8 Mt) pour des recettes en hausse de 7,9 % (2,22 Md€). La déconstruction automobile recule de 6 % (à 1,53 Mt), sous l'effet de la baisse des ventes de véhicules neufs et de l'allongement régulier de la durée de vie des voitures en circulation. En 2022, 958 100 tonnes de déchets d'équipements électroniques et électroniques (DEEE) ont été collectées, en baisse de 4,1 %. À noter que le taux de collecte s'élève à 47,4 % du gisement, à plus de 15 points de l'objectif européen de 65 %. Quant au bois, il a connu une légère hausse des volumes de 2 %, à 7,3 Mt. Mais c'est surtout l'envolée du chiffre d'affaires de 43 %, à 315 millions d'euros, qui retient l'attention.