"Une grande partie de la pollution [de l'air en Afrique de l'Ouest] est d'origine organique, liée à la combustion permanente, à basse température, dans les décharges à ciel ouvert. Les particules produites réduisent la quantité de rayonnement solaire qui atteint le sol, modifiant l'évolution diurne de la température, du vent et des nuages, ainsi que la dynamique atmosphérique". Ce sont les premiers résultats du programme européen Dacciwa (1) , publiés le 30 août, après une campagne de grande ampleur de mesures aéroportées et au sol menée en juin et juillet. L'objectif de ce programme de recherche : mieux comprendre les phénomènes météorologiques et climatiques et les impacts de la pollution anthropique qui est appelée à augmenter avec l'explosion démographique, l'urbanisation croissante et la déforestation.
"L'air le long du golfe de Guinée est un mélange complexe et unique de différents gaz et d'aérosols, d'origine naturelle et humaine : des vents de mousson chargés de sels de mer, des vents sahariens charriant des poussières, des feux de forêts et domestiques, des décharges à ciel ouvert dans les villes, des cohortes de tankers au large des côtes, des plateformes pétrolières et d'un parc automobile vieillissant, entre autres", explique le programme. Les chercheurs souhaitent donc analyser quelle est l'influence de ces apports sur la formation et la dissipation des nuages. "Les modèles météorologiques et climatiques sont encore incomplets en ce qui concerne les interactions aérosols-nuages dans un environnement chimique aussi complexe que celui du golfe de Guinée", notent-ils. Le programme sera mené jusqu'en 2018. Les mesures seront complétées par des observations satellite, "afin de proposer un schéma explicatif de l'interaction entre chimie atmosphérique, aérosols, formation et dissipation des nuages bas, bilan radiatif et précipitations".