La perception de l'environnement sonore a été modifiée pendant le confinement, selon une enquête (1) conduite par le Centre d'information sur le bruit, dont les résultats ont été publiés le 24 juillet. Basée sur une population de 2000 volontaires, elle n'a pas d'ambition de représentativité à l'échelon national même si la répartition géographique des répondants couvre l'ensemble du territoire.
L'intensité des bruits de transports et d'activités a connu une forte baisse, laissant la place en zone urbaine à d'autres sources de bruit, notamment celles dues aux activités domestiques et à la nature, comme le bourdonnement des insectes et les chants d'oiseaux. Quelque 76% des personnes interrogées ont déclaré ressentir une réduction de la gêne due aux bruits extérieurs.
La réduction de la pollution sonore a permis à une grande majorité des répondants d'apprécier leur environnement extérieur en ouvrant plus souvent les fenêtres (72 %) ou en profitant plus fréquemment de leur jardin (51 %).
Après le confinement, la gêne face aux nuisances sonores s'est révélée rapidement. Les bruits vécus comme les plus gênants sont ceux générés par le trafic routier (49 %) suivis par les bruits de voisinage (36 %) et les chantiers (8 %). Concernant le trafic routier, la gêne se concentre sur les deux-roues motorisés (57 %), suivis par les voitures (25 %), les klaxons (12 %) et les camions (6 %).
Une demande de réglementation plus stricte
Les répondants estiment que le mode d'action le plus efficace pour améliorer la qualité de l'environnement sonore reste la voie réglementaire. Ils souhaitent que les textes soient mieux appliqués, voire modernisés, et rendus plus stricts. Ils proposent, par exemple, l'interdiction des modes de transports les plus bruyants ainsi que l'interdiction de l'accès des véhicules bruyants en ville et dans les zones résidentielles.
La restriction des horaires, voire l'interdiction de certaines activités commerciales et de loisirs, paraît également nécessaire pour développer des plages de calme permettant le repos. Localement, l'action des forces de l'ordre est plébiscitée pour faire respecter la réglementation.
Autre piste réclamée par une majorité de répondants, la réduction du bruit urbain par l'utilisation de véhicules silencieux : voitures électriques ou hybrides, deux-roues électriques, mais aussi changements d'habitudes par le développement des modes de transports doux comme la marche et le vélo.
Si, pour 87% des répondants, il revient aux pouvoirs publics d'impulser les changements dans l'environnement sonore, près des trois-quarts des personnes interrogées estiment que c'est aux citoyens d'agir, par des changements de modes de vie, en limitant l'usage de la voiture individuelle à moteur thermique et les déplacements en avion, en s'équipant de matériels silencieux, voire par l'action en justice.