Ils débuteront avec du retard, mais Bérangère Abba a finalement annoncé le lancement des travaux de création de deux passes à poissons sur le Rhin, sur les barrages hydroélectriques de Rhinau et de Marckolsheim, à l'occasion d'un déplacement dans le Bas-Rhin.
Initialement, la restauration de la libre circulation des poissons migrateurs afin qu'ils puissent atteindre le Vieux-Rhin et Bâle devait être effective à l'horizon 2020. Pour cela, des aménagements sur les barrages de Rhinau, Marckolsheim et Vogelgrun devaient notamment être engagés. Mais côté français, d'autres pistes ont été envisagées, et notamment la renaturation de plusieurs festons (1) du Rhin supérieur comme alternative aux travaux àaccomplir dans le cours principal. Une option jugée insuffisante par la Suissesse Martine Rohn-Brossard, alors présidente de Commission internationale pour la protection du Rhin : « Il ne semble toutefois pas que ce projet constitue une alternative aux travaux à réaliser dans le Rhin pour que les engagements pris en 2013 puissent être respectés », écrivait-elle dans un rapport (2) de réunion.
Un engagement pour lancer des travaux a finalement été réaffirmé en février 2020 lors la Convention internationale pour la protection du Rhin.
80 millions d'euros de crédits
L'État français a alors débloqué 80 millions d'euros de crédits France Relance pour installer des passes à poissons sur les barrages de Rhinau et de Marckolsheim. EDF démarrera les travaux cet automne. Ces derniers devraient s'achever respectivement en 2025 et 2026. Pour l'instant, aucun calendrier n'a été donné pour les aménagements du troisième barrage, celui de Vogelgrun.
Cette question de la restauration écologique du Rhin est en effet sensible. En juillet 2019, la Commission européenne avait rappelé à la France ses obligations pour assurer la continuité écologique : elle déplorait notamment que Paris ne fournisse pas « de motifs suffisants pour repousser la date de mise en conformité ».
Un programme Rhin vivant a donc été engagé en 2019 par l'État, la Région Grand Est, l'agence de l'eau Rhin-Meuse et l'Office française de la biodiversité pour relancer la dynamique de renaturation du fleuve et préserver notamment les forêts alluviales.
Plus largement, la restauration de la continuité écologique du Rhin côté français implique la mise en conformité de 1 642 ouvrages : 17 % du linéaire total a en effet été classé en liste 2 en 2013. Face au nombre d'ouvrages, une liste prioritaire (3) a été établie et compte désormais 514 ouvrages pour la période 2019-2027.