Les prises de positions en faveur d'un plan de sortie de crise climato-compatible se multiplient. Après les associations, les Régions et les parlementaires, c'est au tour des citoyens de la Convention pour le climat de présenter leur vision des choses. Alors que les travaux ne sont pas encore terminés, voire retardés à cause du confinement, les 150 citoyens tirés au sort ont planché sur la sortie de crise. À l'occasion d'une session extraordinaire de travail menée les 3 et 4 avril derniers par visioconférence, ils ont travaillé sur les tenants et aboutissants d'un plan de sortie de crise et les enjeux climatiques et sociaux qui y sont liés.
Les citoyens membres de la Convention expliquent qu'ils ont souhaité contribuer aux arbitrages qui vont être prochainement rendus par le Gouvernement, « car la crise que nous traversons n'est apparemment pas sans lien avec le dérèglement climatique et la dégradation de l'environnement ». Ils s'expriment en faveur d'une sortie de crise « qui prépare à un modèle économique et sociétal différent, plus humain et plus résilient ».
« Il faut lier économie et environnement »
Si la Convention n'a pas encore finalisé ses travaux, elle estime qu'elle a suffisamment avancé et que certaines mesures qu'elle a identifiées permettraient de contribuer « à la fois à une relance économique, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et, indéniablement, à améliorer notre santé et notre bien-être collectifs, tout en tenant compte des populations les plus fragiles. » Les citoyens se sont donc mis d'accord, par un vote, sur l'intérêt de présenter leurs réflexions à l'exécutif avant que le plan de relance ne soit écrit. Ils ont sélectionné ainsi 16 mesures transmises au président de la République, au Premier ministre et aux minsitres de l'Economie et de la Transition écologique.
« Il est nécessaire de relocaliser les activités des secteurs stratégiques »
Les citoyens se prononcent également en faveur d'une « reconfiguration des relations internationales » avec « une régulation de la mondialisation en faveur du climat » et une « relocalisation les activités des secteurs stratégiques pour assurer notre sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique ». Ils préconisent le lancement de grands travaux pour réduire la dépendance de la France aux importations.
Enfin, la Convention citoyenne appelle à la solidarité et à l'effort commun pour contrer le risque de crispation et de repli national déjà visible. « Dans ce contexte, il est d'autant plus nécessaire de fédérer autour de grands projets européens afin de diffuser un message positif et d'union », estiment les citoyens de la Convention climat.
Les 150 citoyens attendent désormais l'organisation de la dernière session pleinière où chacune des 150 mesures identifiées ces derniers mois feront l'objet d'un vote. Les garants tiennent à ce que cette ultime session puisse se tenir physiquement dès que possible afin de conclure plusieurs mois de travail et mettre en valeur les conclusions de la convention. Pour l'instant il est envisagé de l'organiser pour fin-juin-début juillet mais tout dépendra des conditions de sorties du confinement.