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Actu-Environnement

Vers la création de comités départementaux de lutte contre la délinquance environnementale

Gouvernance  |    |  L. Radisson

« Dans chaque département, sera institué, par décret, un comité opérationnel départemental de lutte contre la délinquance environnementale, présidé par le procureur de la République et composé notamment des services chargés de la constatation des infractions aux atteintes à l'environnement. » Le procureur y exposera sa politique pénale et communiquera ses instructions au titre de sa mission de direction de la police judiciaire. C'est ce que prévoit un amendement (1) des députés Renaissance au projet de loi d'orientation de la justice adopté le 18 juillet par l'Assemblée nationale, et qui doit maintenant être examiné en commission mixte paritaire.

« En dépit de la mise en place des pôles régionalisés spécialisés en matière d'atteintes à l'environnement en 2021, le contentieux pénal de l'environnement ne représente qu'une infirme part de l'activité des juridictions pénales (moins de 1 % des affaires traitées), rappellent les signataires de l'amendement. Cet échec de la réponse pénale s'explique en grande partie par l'absence de signalement des atteintes à l'environnement aux parquets. » Et ce, précisent-ils, du fait du manque de moyens attribués à la recherche des infractions (une quinzaine d'inspecteurs de l'environnement par département seulement) et à leur poursuite (du fait du manque de magistrats spécialisés), mais aussi en raison du défaut d'information de l'autorité judiciaire par les services verbalisateurs.

Un deuxième amendement (2) Renaissance prévoit une collaboration entre les ministères de la Justice et de la Transition écologique afin de renforcer la coordination entre les préfets de département, les autorités judiciaires et les services chargés des contrôles, dont le cadre sera précisé par une instruction ministérielle. L'exposé de l'amendement est plus explicite. Il s'agit « d'impulser une réflexion sur la nécessité de maintenir un double régime de sanctions en matière de lutte contre la délinquance environnementale, notamment dans le domaine de la police de l'eau et des installations classées », expliquent les députés signataires. « Un système dual existe en effet de longue date dans ces matières : l'autorité administrative dispose d'un pouvoir de sanction administrative en parallèle du pouvoir de répression dont sont dotées les juridictions pénales, et ce, pour les mêmes comportements fautifs, rappellent-ils. Il est nécessaire de mieux articuler les deux régimes entre eux. » De façon plus large, un amendement écologiste (3) prévoit un groupe de travail commun aux deux ministères afin de repenser la cohérence du droit pénal de l'environnement.

Une autre disposition du projet de loi, résultant d'un amendement écologiste (4) , affirme le rôle du procureur de la République pour diriger le suivi de l'exécution des conventions judiciaires d'intérêt public environnementales. Celui-ci doit être assuré par les services du ministère de la Transition écologique et par ceux de l'Office français de la biodiversité.

1. Télécharger l'amendement sur les comités de lutte contre la délinquance environnementale
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42261-amendement-comites-lutte-delinquance-environnementale.pdf
2. Télécharger l'amendement sur la collaboration des ministères de la Justice et de l'Écologie
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42261-amendement-collaboration-justice-ecologie.pdf
3. Télécharger l'amendement sur la cohérence du droit pénal de l'environnement
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42261-amendement-coherence-droit-penal-environnement.pdf
4. Télécharger l'amendement sur le suivi des conventions judiciaires d'intérêt public environnementales
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-42261-amendement-suivi-conventions-judiciaires-interet-public-environnementales.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Sachant que la délinquance environnementale se développe à vitesse grand V (du mégot jeté par la fenêtre de la voiture aux pollutions industrielles, en passant par le sac de MacGros abandonné après la pause malbouffe, la canette de bière dans le fossé et les déchets de chantier déchargés en fin de journée au coin du bois), toute initiative législative et pénale concourant à la contrer efficacement est bonne à prendre.
Cependant, le code de l'environnement n'est-il pas déjà doté depuis pas mal d'années de textes qui attendent juste d'être correctement appliqués ?
Dans tous les cas, la question des moyens humains (agents assermentés formés et en nombre suffisant, procureurs sensibilisés et contraints à moins classer sans suites, juges eux aussi formés et engagés dans la lutte contre ces délits) se pose à nouveau (car je doute que ChatGPT ou autre AI puisse faire le taff...). Qu'en sera-t-il de ce côté là ?

Pégase | 21 juillet 2023 à 09h39 Signaler un contenu inapproprié

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