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Un éclairage solaire routier grand format dans le Nord

Le département du Nord vient de terminer un chantier d'éclairage public solaire hors normes, qui en fait le plus grand projet de ce type en Europe. Sept kilomètres de voies autoroutières viennent ainsi d'être équipées de candélabres autonomes.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  F. Roussel
Un éclairage solaire routier grand format dans le Nord
Environnement & Technique N°394
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°394
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C'est une question de sécurité qui a poussé la Direction interdépartementale du Nord (DIR) à monter ce projet d'éclairage sur une portion de l'A16 et l'aire de repos de la commune de Saint-Aybert, à la frontière belge. L'enjeu était de taille puisqu'il s'agissait de sécuriser rapidement des zones très fréquentées et accidentogènes pour les usagers aux abords de l'autoroute.

Pour ce projet d'envergure, la DIR a lancé un appel d'offres à la fois de conception et de réalisation, avec pour attributaire le groupement Citeos (installateur et mandataire) et Berim Hexa Ingénierie (maîtrise d'œuvre). Après l'étude de tous les scénarios possibles et au regard du cahier des charges de la DIR Nord, c'est l'éclairage solaire qui a convaincu : travaux rapides, coût réduits, autonomie, rapidité, maintenance légère. Des arguments de poids pour cette technologie.

Un bilan carbone favorable

C'est ainsi que plus de 230 candélabres solaires ont été installés sur sept kilomètres d'autoroute et une aire de repos. Cette solution a été rapidement privilégiée, car elle présentait l'avantage d'éviter l'installation (chronophage) d'un réseau électrique coûteux et les factures d'électricité, tout en présentant un bilan carbone favorable : 220 tEqCO2 en solaire, contre 372 tEqCO2 en version classique.

“ Après cinq à six ans de développement, nous avons conçu une batterie d'une durée de vie de vingt ans ” Julien Rapin, Novéa Énergies
Et qui dit absence de réseau, dit zéro vol de câbles, un fléau qui a poussé de nombreux gestionnaires d'autoroute à ne plus éclairer certaines portions. Avec cette technologie solaire, la DIR Nord évacue ce problème. Mais est-elle adaptée à un département qui connaît moins d'heures d'ensoleillement que la moyenne nationale ? Le projet de la DIR le prouve, mais il est conditionné à une étude de faisabilité pointue réalisée par le fournisseur de l'éclairage.

Du sur-mesure

Pour ce projet, c'est le fabricant français Novéa Énergies qui a été sélectionné, ces équipements correspondant le mieux au cahier des charges de la DIR. Cette entreprise familiale angevine de 50 salariés, filiale du groupe Ragni, a su convaincre grâce à sa technologie de batteries résultant d'une collaboration scientifique de six ans avec le CEA. « ll y a quinze ans, l'enjeu, c'était la durée de vie et le coût des batteries. Nous avons donc lancé en 2009 un programme de R&D avec le CEA de Grenoble. Après cinq à six ans de développement, nous avons conçu une batterie avec une durée de vie de vingt ans, explique Julien Rapin, cofondateur et directeur commercial de Novéa Énergies. Ce fut un argument majeur pour la DIR, car les interventions de maintenance sur les autoroutes sont complexes et dangereuses ; il faut qu'elles soient limitées. »

Pour l'entreprise qui réalise 70 % de son chiffre d'affaires à l'export, le projet nordiste est une exception sur le territoire national. Il a nécessité une étude de faisabilité poussée pour s'adapter aux contraintes locales et à l'énergie solaire disponible. « Nous avons dimensionné le projet pour faire en sorte que les candélabres fonctionnent six nuits sans apport d'énergie avec 3 m2 de panneaux solaires par mât et un mât tous les 30 m, détaille Julien Rapin. Une option qui nous a permis d'être mieux-disants avec un nombre de mâts réduit. » Et cet argument n'est pas anodin, car avec un produit 30 à 50 % plus cher qu'un candélabre classique, chaque mât compte.

Le choix du lithium-fer-phosphate

Mais le cœur du réacteur reste la batterie et le logiciel pour optimiser les transferts d'énergie. « Notre technologie Endurance+ est unique, avec l'alliance d'une batterie LiFePO4 (lithium-fer-phosphate) et d'un algorithme de gestion dont nous sommes propriétaires et qui maximise la gestion de la batterie. Ce bon couple batterie-électronique aboutit à des durées de vie importantes », explique M. Rapin. Grâce à des tests de vieillissement accéléré, l'entreprise peut ainsi annoncer qu'au bout de vingt-deux ans, ses batteries disposent encore de 80 % de leur capacité de stockage. De quoi laisser du temps à la DIR de développer d'autres projets d'éclairage solaire avant de revenir en intervention à Saint-Aybert.

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