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Eco-concevoir le matériel agricole pour améliorer les pratiques

L'évolution du matériel agricole, afin de permettre un usage limité des intrants, est un enjeu souvent ignoré. Si des progrès ont été réalisés pour l'épandage des engrais, le processus n'en est qu'au début en matière de produits phytosanitaires.

Agroécologie  |    |  P. Collet
   
Eco-concevoir le matériel agricole pour améliorer les pratiques
   

Les enjeux sont connus : réduction de l'usage des produits phytosanitaires, à l'origine de problèmes sanitaires, et des épandages de fertilisants, qui peuvent entraîner une acidification des sols et une eutrophisation des estuaires. Des réductions généralement associées à des changements de pratique agricole. Or, le matériel agricole joue aussi un rôle important, ne serait-ce que parce qu'il rend possible, ou non, la modification des pratiques.

L'éco-conception devient un enjeu avec l'évaluation des produits agricoles

Il s'agit donc de créer des machines agricoles permettant des épandages précis des produits utilisés afin de répondre exactement aux programmes de traitement des agriculteurs. La question était au centre d'un colloque organisé par le Cemagref à l'occasion du Salon international du matériel agricole.

Si les acteurs du monde agricole s'accordent sur la place du machinisme dans l'amélioration des pratiques, ils partagent néanmoins l'avis de Jérôme Labreuche, de l'organisme de recherche Arvalis : "ce n'est pas une question qu'on se pose tous les jours."

Pourtant, "à l'heure où la filière agricole doit se justifier auprès des consommateurs, le sujet prend une importance croissante", estime le représentant d'Arvalis. Deux exemples illustrent en particulier cet enjeu. Il s'agit tout d'abord des agrocarburants qui doivent justifier leur avantage par rapport au pétrole et ensuite de l'étiquetage environnemental qui devrait prendre son essor à partir de juillet 2011. Dans les deux cas, cela impose un contrôle strict des intrants afin d'apporter des éléments fiables dans le cadre des processus d'évaluation et de certification.

La réduction des composés azotés s'est imposée

Pour Delphine Taillez-Lefebvre, de l'union de coopératives agricoles In Vivo, "l'éco-conception dans le monde agricole s'est d'abord imposée dans le domaine de la fertilisation par le biais de la réglementation qui a poussé les agriculteurs à améliorer les pratiques." En effet, depuis la directive nitrate, adoptée en 1991 par l'Union européenne, le contrôle des épandages de composés azotés est devenu obligatoire et encadre l'usage d'engrais chimiques, de lisier ou de boues d'épuration. Un point de vue partagé par Philippe Largeau, président de l'union régionale des entrepreneurs des territoires de Poitou Charente, qui explique qu'"il y a 20 ans, les agriculteurs avaient tendance à se débarrasser des lisiers dans les champs, alors qu'aujourd'hui ils ont des comptes à rendre et sont dans une logique de fertilisation optimale des sols."

"Il a d'abord fallu développer des outils d'accompagnement", explique Delphine Taillez-Lefebvre, précisant "que cela a commencé tout doucement avec les outils de mesure : d'abords des analyses de terrain et ensuite un système basé sur des photos satélitaires." Quant au matériel agricole, il s'est finalement adapté pour permettre des optimisations à bas dosage et il a nettement gagné en précision. Une évolution rendue possible avec l'incorporation de matériels électroniques de plus en plus complexe, à la fois dans les tracteurs et sur les machines utilisées. Il s'agit notamment de limiter les surdosages ponctuels liés au chevauchement des passages du tracteur et les sous dosages en bordure de champs. "Une démarche d'amélioration des matériels déroutante au début", explique Loïc Bordier, de l'entreprise Prolog spécialisée dans la fabrication d'épandeur, précisant qu'"il a fallu se rapprocher du monde de la recherche et ensuite confronter les résultats aux pratiques de terrain."

Un processus qui débute tout juste pour les produits phytosanitaires

S'agissant de l'usage des produits phytosanitaires, Delphine Taillez-Lefebvre estime que "la situation est tout autre, le monde agricole n'est pas prêt, notamment parce qu'il n'existe pas de méthode pour prévoir l'arrivée des bio-agresseurs." De plus, la contrainte est nouvelle puisque le plan Ecophyto 2018, qui prévoit, si possible, une réduction de 50% de l'usage des pesticides, ne date que du Grenelle. Enfin, "les produits phytosanitaires marchent plutôt bien et sont simples d'utilisation" ce qui ne favorise pas l'évolution des comportements selon Jérôme Labreuche.

Afin de réduire l'usage de pesticide, il conviendrait de développer là aussi des matériels permettant un juste usage des produits phytosanitaires. Pour cela il est nécessaire d'automatiser les réglages des machines, de recueillir précisément les informations sur les épandages et de les analyser afin d'optimiser les usages. Or la production de machines permettant un dosage fin n'en est qu'à ses débuts.

Réactions1 réaction à cet article

Bonjour,

Il me semble qu'il y a, dans cet article, confusion entre l'éco-conception et la "technologisation" du matériel agricole (pour une agriculture de précision ou la diminution de la quantité d'intrants).

Fabrice | 24 février 2011 à 12h22 Signaler un contenu inapproprié

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