Ce début d'automne a constitué un moment important du projet expérimental de sauvegarde de l'écrevisse des torrents : 260 jeunes écrevisses nées en captivité ont été introduites dans un cours d'eau du Parc naturel régional des Vosges du Nord.
Classée en danger critique d'extinction, l'espèce a pendant longtemps été considérée comme disparue du territoire. Elle a toutefois été redécouverte au début des années 90 en Moselle, puis dans le Bas-Rhin et en Haute-Savoie. Désormais, seuls deux foyers subsistent en Alsace. « Les aménagements et les dégradations subies par les cours d'eau ont largement contribué à la régression de cette espèce très sensible à la qualité de son milieu, déplore l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Du fait de ces menaces, l'une des deux populations de Moselle a disparu ces dernières années. L'espèce est également menacée par l'Écrevisse américaine (Orconectes limosus), qui la concurrence dans ses derniers habitats ». L'écrevisse des torrents vit normalement dans les ruisseaux d'eaux fraîches et bien oxygénées. Elle se nourrit essentiellement de débris végétaux et d'invertébrés présents au fond des eaux. L'espèce peut vivre jusqu'à 10 ans.
Différentes pistes testées
Depuis 2017, la Dreal Grand Est, l'Office français de la biodiversité, le Parc naturel régional des Vosges du Nord, la Citadelle de Besançon et l'Agence de l'eau Rhin-Meuse mènent un programme de conservation. Des écrevisses des torrents sont ainsi prélevées et envoyées à la Citadelle de Besançon pour se reproduire. Les jeunes écrevisses sont ensuite réintroduites dans le milieu naturel. Des essais de transferts d'adultes (individus mâles et femelles grainées - porteuses d'œufs) sont également testés sur différents cours d'eau qui abritaient autrefois des écrevisses. Autre piste : des tests d'élevage dans de petits plans d'eau.
« L'emploi de ces méthodes différentes de réintroduction permettra d'évaluer in fine leur efficacité respective », indique l'Office français de la biodiversité (OFB).
Ce projet s'intègre dans le programme transfrontalier « Espèces animales en danger au sein de la Réserve de biosphère transfrontalière (RBT) Vosges du Nord - Pfälzerwald ». Celui-ci est prévu jusqu'en juin 2023.