Où en sont les plus gros acteurs financiers mondiaux dans leur politique d'alignement sur les objectifs climatiques de l'Accord de Paris ? Pour répondre à cette question, une quinzaine d'ONG créent l' « Oil and Gas Policy Tracker (OGPT) ». Cet outil d'analyse permet de noter les politiques d'investissements des 150 plus grandes institutions financières mondiales (60 banques, 30 assureurs et 60 investisseurs). Une institution est bien notée si elle respecte trois indicateurs : mettre fin à ses soutiens à tout nouveau projet pétrolier ou gazier ; arrêter ses soutiens aux entreprises développant de nouveaux projets ; adopter un plan de sortie du pétrole et du gaz.
Actuellement, moins de la moitié de ces 150 institutions ont mis en place des politiques d'exclusion sur le pétrole et le gaz, alors que nombre d'entre elles se sont engagées à aligner leurs portefeuilles et activités avec une trajectoire 1,5 °C en rejoignant la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ). Sur les douze acteurs financiers français évalués dans l'OGPT, deux seulement ont pris des mesures contre l'expansion pétrogazière : la Banque postale et, dans une moindre mesure, Crédit mutuel. « La place financière française figure parmi les meilleurs élèves... d'une classe de cancres. À leur habitude, les Français se sont emparés du sujet "pétrole et gaz" bien avant les autres. Mais contrairement à ce qu'ils ont su faire pour le charbon, ils continuent de faire l'impasse sur des sujets majeurs comme l'expansion pétrogazière », juge Maxence Delaporte, chargé de campagne pétrole et gaz chez Reclaim finance.
L'association prévoit d'étendre progressivement la portée de l'outil et d'y inclure 200 institutions financières internationales supplémentaires. D'ici l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, le Oil and Gas Policy Tracker, à l'instar du Coal Policy Tool, évaluera les politiques pétrolières et gazières de tous les membres importants de la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ).