Un rapport d'étape consacrée au diagnostic et à l'identification des principaux enjeux vient d'être remis à Christian Estrosi. ''Il confirme le recul de la position de l'industrie française en Europe. La part de la valeur ajoutée industrielle française dans celle de la zone Euro n'a cessé de chuter depuis plus de dix ans pour se situer aujourd'hui autour de 14%, alors que celle de l'Allemagne est restée stable à plus de 35%'', note le rapport réalisé à l'issue de deux mois de travaux avec l'ensemble des acteurs de l'industrie. Le rapport souligne pourtant que les défis auxquels les sociétés sont confrontées et notamment celui du développement durable appellent tous une réponse de l'industrie. ''L'industrie peut contribuer à deux niveaux : d'une part en réduisant ses propres émissions, […], d'autre part et surtout en élaborant des nouveaux produits et de nouvelles solutions'', peut-t-on lire dans le rapport.
S'agissant des process industriels, le rapport rappelle que des marchés nouveaux vont s'ouvrir dans les domaines de la conception et de la production (éco-conception et éco-production) : moindre consommation d'énergie et de matières premières, nouveaux matériaux faisant appel à des matières premières renouvelables, moindres déchets, meilleur recyclage, dépollution, capture et stockage du CO2….
Sur l'élaboration de nouveaux produits, le rapport prévient que des perspectives sont attendues dans le domaine des véhicules décarbonés, celui des nouveaux modes de propulsion, celui de l'habitat nouvelle génération et celui des énergies renouvelables.
Il précise en outre que l'enjeu du développement durable doit aussi conduire à repenser certains modes de consommation (par exemple réparer plutôt que remplacer) ou à organiser des réseaux plus performants (smart-grids).
Ce rapport préconise de ce fait une mutation vers une industrie durable via ''une véritable dynamique d'investissement et d'innovation'' en assortissant par exemple les mesures financières en faveur d'une nouvelle politique industrielle déjà annoncées d'un certain nombre de dispositifs non budgétaires relevant de la politique de filières, de l'attractivité de l'emploi industriel ou encore de simplifications administratives.
La seconde phase des états généraux de l'industrie qui s'ouvre jusqu'à la mi-février prochain, sera consacrée à la définition de propositions d'action pour une nouvelle politique industrielle. Les conclusions des états généraux de l'industrie visent à orienter plus précisément ''une part des 17 milliards d'euros qui sont plus globalement consacrés à l'industrie dans le cadre de l'emprunt national'', précise le ministère de l'industrie.
Article publié le 07 janvier 2010