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Consommer mieux : des efforts qui valent le coût

Dans une nouvelle étude prospective, l'Ademe met en évidence les moyens de limiter les impacts environnementaux de la consommation des ménages. D'ici 2030, l'empreinte carbone des Français pourrait être réduite de 17%, non sans effort.

Gouvernance  |    |  F. Roussel

Le modèle de consommation actuel toujours plus friand de ressources naturelles est en bout de course. Générateurs de déchets encore trop souvent enfouis ou incinérés, sources de pollution tout au long de leur cycle de vie, gourmands en énergie, les produits et services laissent une empreinte environnementale non négligeable. Dans la lignée de ses études prospectives lancées en 2012, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) s'est penchée sur ce sujet et a évalué les gains environnementaux possibles si les ménages français consommaient mieux. Un exercice (1) qui constitue "d'abord une aide à la réflexion avant, le cas échéant, d'être une aide à la décision", précise l'Ademe.

L'Analyse Entrées-Sorties

La méthode de l'Analyse Entrées-Sorties (AES) permet de modéliser l'influence de changements dans un secteur d'activité particulier ou de changements de consommation sur le reste de l'économie sur une année donnée. Pour cette étude, l'Ademe a utilisé la NACE (nomenclature européenne) qui représente l'économie en 59 produits et services.
Résultats, en appliquant des hypothèses qualifiées d'"ambitieuses mais réalistes" par l'Ademe, il est possible de réduire globalement de 17% l'empreinte carbone totale des Français en 2030 par rapport à 2007, l'année de référence. "Cela peut paraître peu par rapport à certains engagements comme le facteur 4 d'ici 2050 mais précisons que le périmètre de l'exercice inclut pour la première fois les impacts des importations, alors que les engagements ne portent que sur le territoire français", explique Eric Vidalenc du service économie et prospective de l'Ademe. Cette baisse correspond à une diminution de près de 25% de l'empreinte carbone par personne qui tombe à 6,6 tonnes d'équivalent CO2 par an (encore loin des 1,6 tonne/personne/an en 2050 préconisées au niveau mondial par le GIEC pour contenir le réchauffement climatique à +2°C). Les autres impacts environnementaux évalués dans cette étude sont faiblement décroissants ou stables : -2% pour l'acidification des sols et de l'eau, -4% pour l'oxydation photochimique et une relative stabilité pour la production de déchets.

Les résultats les plus probants s'observent dans l'habitat et la mobilité avec une baisse de 35% et 25% respectivement des émissions de gaz à effet de serre. L'alimentation (-10%) et la consommation de produits non alimentaires (-10%) sont également sources d'économie.

Des changements profonds sont nécessaires

Mais pour arriver à ces résultats, les Français ne devront pas lésiner sur les efforts. Certaines hypothèses de l'Ademe sont à contre-courant de la tendance actuelle : allonger la durée de vie des équipements électriques et électroniques de 20% et améliorer leur efficacité énergétique (-22%), développer la mobilité servicielle avec les véhicules en autopartage, en location ou en covoiturage, réduire drastiquement le gaspillage alimentaire (-60%) ou encore réduire à 50% la part des maisons individuelles dans les constructions neuves au profit du petit collectif (contre 58% aujourd'hui). "Cet exercice a permis d'entrevoir de réelles potentialités de changements, qui devront être actionnés à plus grande échelle encore, pour atteindre les objectifs environnementaux de long terme, conclut l'Ademe. Des évolutions de la société, à la marge, ne seront pas suffisantes pour une transition écologique", prévient l'agence.

Outre d'appeler à une modification en profondeur des modes de consommation, l'analyse a permis à l'Ademe d'affiner ses techniques de prospective : "le travail réalisé a montré la difficulté d'agréger des hypothèses fines sur de multiples produits, explique Isabelle Vincent, du service économie et prospective. Certaines hypothèses spécifiques à un produit, comme celle d'une baisse de la consommation de viande de 10% par individu, n'ont pas pu être prises en compte dans l'analyse quantitative", ajoute-t-elle. Les méthodes de quantification utilisées dans l'exercice, telles que l'ACV ou l'AES (Analyse de Cycle de vie ou Analyse Entrées-Sorties), donnent une vision partielle des enjeux et des marges d'amélioration possibles selon l'agence qui envisage déjà de compléter ses travaux sur la question des modes de vie des Français d'ici 2030.

1. Télécharger le rapport de l'Ademe
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-23332-ademe-rapport-synthese.pdf

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