La nouvelle méthode 3CL du diagnostic de performance énergétique (DPE), réformé en juillet 2021, est censée mieux représenter la qualité énergétique du bâtiment. Mais « la consommation théorique prédite par le DPE peut différer de la consommation réelle », épingle, ce 10 janvier, une note du Conseil d'analyse économique (CAE) (1) , rattaché à Matignon, qui remet de nouveau en question la fiabilité du DPE actuel.
Le DPE évaluait auparavant la consommation énergétique de certains logements sur la base des factures passées et non des caractéristiques du bâtiment. Depuis juillet 2021, le nouveau DPE s'appuie uniquement sur les caractéristiques physiques du logement, comme le bâti, la qualité de l'isolation, le type de fenêtres ou le système de chauffage, pour estimer une consommation énergétique au mètre carré.
Données bancaires et DPE
Dans son étude, le CAE s'est appuyé sur des données bancaires anonymes fournies par le Crédit mutuel Alliance Fédérale, pour évaluer les consommations d'énergie (électricité et gaz) payées par 178 110 clients, entre mars 2022 et février 2023, dans leurs résidences principales. Ces données bancaires ont été appariées aux DPE des logements des clients recensés dans la base de l'Agence de la transition écologique (Ademe). L'étude a exclu les logements dont le chauffage principal est au fioul ou au bois ainsi que le chauffage collectif.
Globalement, la différence de consommation d'énergie au mètre carré entre un logement perfomant classé A ou B du DPE et un logement passoire thermique classé G « est six fois plus faible que celle prédite par le DPE », constate notamment le CAE. De même, il en découle que moins le logement est performant, « plus ses occupants auront tendance à limiter leur consommation par rapport à leur consommation théorique, par un effet de sobriété ». À l'inverse, dans les logements très performants, les occupants auront tendance « à consommer au-delà de la consommation théorique par "effet rebond" », précisent les auteurs.