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Empreinte carbone des Français : le rôle décisif des catégories sociales

Plus l'on dispose de moyens, plus son empreinte carbone est importante, en raison notamment d'un usage plus important de l'avion. Menée par le Citepa, une étude détaille par le menu les principaux postes d'émissions des Français.

Gouvernance  |    |  N. Gorbatko
Empreinte carbone des Français : le rôle décisif des catégories sociales

Entre 7 et 9 tonnes de CO2 – le chiffre varie selon les sources –, tel serait le niveau d'émission annuel moyen de chaque Français, intégrant l'ensemble des biens et services utilisés, fabriqués en France ou importés. Mais pour quels postes de consommation principaux ? Et avec quelles différences selon les revenus ou le lieu de résidence ? C'est ce que le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa) et l'Association pour la transition Bas Carbone (ABC) ont cherché à savoir. Avec l'appui financier et technique de l'Agence de la Transition écologique (Ademe), la mise à disposition des données de son outil « Nos Gestes Climat » notamment, les deux organismes ont mené une grande enquête, complétée d'un sondage auprès d'un échantillon représentatif de la population, entre le 21 avril et le 10 mai derniers.

Des variations importantes en fonction des revenus

Si ces résultats n'ont rien de très surprenants, ils constituent une base de réflexion intéressante pour les pouvoirs publics. Ainsi, avec une moyenne de 8 tonnes de CO2 à l'année, leur étude révèle une certaine homogénéité de l'empreinte, quelle que soit la tranche d'âge, les 35-49 ans étant les plus « économes ». Elle montre également une certaine uniformité sur l'ensemble du territoire français. Les quelques variations repérées entre régions administratives s'expliquent principalement par les conditions de logement.

À l'intérieur d'un même territoire, en revanche, la quantité des émissions évolue fortement en fonction du niveau de vie, surtout quand celui-ci est conséquent. Les personnes bénéficiant d'un revenu supérieur à 6 500 € par mois atteignent ainsi une empreinte carbone de 12 tonnes par an contre 7 tonnes pour les ménages qui touchent 750 € par mois et 8,5 tonnes ceux qui oscillent entre 3 500 € et 4 999 € par mois. Avec une empreinte respective de 9,2 et 9,1 tonnes, les catégories « cadres-professions intellectuelles supérieures » et « artisans-commerçants-chefs d'entreprises » se révèlent les plus émissives. La palme de la sobriété revient aux lycéens et étudiants (7,7 tonnes), suivis des ouvriers (7,8 tonnes).

Le transport en tête des postes d'émissions

Pour l'ensemble des Français, le poste d'émissions « transport » prend de toute façon le pas sur tous les autres. Mais il s'avère bien plus lourd pour les ménages aisés, en raison d'un usage plus important de l'avion et de la voiture. Pour cette catégorie, le volet transport atteint 39 % de la facture carbone contre 25 % en moyenne. Pour 19 % de la population, le bilan carbone de leurs déplacement atteint 3 tonnes par an, contre 2 tonnes en moyenne mais 0,5 tonne pour 17 % des habitants. A noter : alors que l'Île-de-France est dotée du réseau de transport en commun le plus dense du pays, ses habitants affichent l'empreinte moyenne la plus importante : 2,4 tonnes. Quant aux personnes qui doivent parcourir 40 km quotidiennement pour aller ou revenir du travail, elles émettent 3,8 tonnes par an.

L'alimentation totalise quant à elle 23 % des émissions, réparties de façon globalement homogène entre tous, les services sociétaux 18 % et les logements tout autant. Cette empreinte carbone liée à l'habitation s'élève à 1,5 tonne par an et par adulte. Mais 52 % des personnes interrogées émettent moins de 1 tonne quand 9 % en produisent plus de 3 tonnes. Ce pourcentage est plus faible dans les Pays de la Loire (1,2 t), plus haut en Bourgogne-Franche-Comté (2,0 t). Une seconde vague d'enquête pourrait permettre de stabiliser la méthode en 2024 avant de suivre, par nouvelles vagues successives, l'évolution des comportements et les impacts des politiques et autres mesures sur les différentes catégories de Français.

Réactions1 réaction à cet article

L'empreinte carbone est déjà une chose, conséquente. Mais cette notion cache presque immanquablement celle de l'empreinte écologique, bien plus représentative de l'impact réel de telle ou telle activité ou mode de transport. Ainsi, l'impact des infrastructures de transport et de leur gestion alourdit fortement leur seule empreinte carbone. Pour l'avion, au titre de la contribution au réchauffement climatique, il faut à cela ajouter l'effet de serre généré par les trainées de condensation (contrails) des réacteurs, nuages artificiels qui réduisent durant quelques heures chacun l'évacuation vers l'espace des infra rouges émis par la surface de la Terre. De plus en plus de climatologues scientifiques (précision sémantique pour les différentier de ceux qui s'autoproclament "experts" sur les réseaux "sociaux" et les chaînes TV d'infox de l'empire Bolloré...) estiment que ces trainées doubleraient a minima la contribution du transport aérien au réchauffement climatique. Il n'y a qu'à lever les yeux au ciel par temps clair pour se faire une idée du phénomène.

Pégase | 02 octobre 2023 à 09h29 Signaler un contenu inapproprié

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