Depuis le 1er janvier 2012, quelque 3,7 millions de Français expérimentent l'extension des consignes de tri des déchets d'emballages plastique, c'est-à-dire la possibilité de mettre l'ensemble des emballages plastique dans le bac de collecte jaune. Après trois ans d'expérimentation, les résultats sont encourageants et laissent envisager un doublement du gisement potentiel d'emballages à recycler. Alors qu'actuellement seuls 40% des emballages plastiques font l'objet d'une consigne de tri (bouteilles et flacons), l'extension de ces consignes aux pots, barquettes et films plastiques capterait 75 à 80% du gisement. "Les 20% d'emballages plastique restants (plastiques complexes, films trop petits...) sont difficilement recyclables avec les technologies actuellement disponibles. lls devront être valorisés énergétiquement, soit dans des incinérateurs municipaux avec récupération d'énergie, soit sous forme de combustibles solides de récupération (CSR)", précise Valorplast, entreprise créée par les industriels du plastique pour favoriser le recyclage.
Après avoir évalué l'impact de cette expérimentation sur la filière et notamment les centres de tri, Eco-emballages, le principal éco-organisme en charge des emballages en France a annoncé sa volonté de généraliser ce tri d'ici à 2022. Objectifs affichés : doubler le taux de recyclage de ces emballages, qui stagne à 23% depuis plusieurs années.
Pour Eco-emballages, cette extension nécessite une transformation industrielle du parc de centre de tri car "seuls 15% des centres de tri actuels sont capables de trier de nouveaux flux de plastique". L'arrivée des pots, barquettes et films plastique a en effet nécessité des adaptations pour les centres participant à l'expérimentation. Le centre de tri du groupe Pizzorno Environnement au Muy (83) par exemple a mis en place une nouvelle ligne de tri des films plastique dans le cadre du projet Recyfilms. Objectif : trouver une solution technique qui permette de maximiser le volume de films captés et la qualité des balles de films livrées aux recycleurs, le tout à un coût raisonnable.
Le centre a pris en charge - sur les 21 mois du pilote – 2.000 tonnes/an de déchets d'emballages plastique ménagers issus des nouvelles consignes. Grâce à des aménagements, le niveau de pureté des balles en PE (Polyéthylène) est passé de 81% à 92% et atteint ainsi une qualité acceptable pour les recycleurs. Le bilan économique laisse apparaître un investissement de départ de 368.000 €, avec un coût de tri à la tonne qui s'élève à 383 €, soit un temps de retour sur investissement de 3,7 ans.