D'ici à la fin de l'année 2024, 25 000 cadres de la fonction publique devront avoir été formés aux enjeux de la transition écologique. Tel est le nouvel objectif présenté, ce mardi 11 octobre, à l'Institut national du service public (INSP, et anciennement l'ENA), par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini. Ce « premier grand plan de formation des agents publics à la transition écologique », évoqué en juillet dernier par la Première ministre, Élisabeth Borne, se dévoile après un premier cours magistral de la climatologue Valérie Masson-Delmotte, dispensé au gouvernement le mois suivant, mais surtout à la suite d'une initiative de l'ancien député Matthieu Orphelin et d'une pétition en sa faveur, de plus de 70 000 signataires, au printemps dernier.
Ce programme de formation (1) prendra la forme de trois modules ou ateliers d'une demi-journée chacun :
- un exposé théorique par des scientifiques portant sur les crises du climat, de la biodiversité et des ressources naturelles ;
- une mise en pratique (coordonnées par les associations 2tonnes et La Fresque du climat) par un calcul de l'empreinte carbone individuelle et une visite sur le terrain « à la rencontre d'acteurs inspirants ayant déjà opéré la transformation de leur activité » ;
- une restitution du cadre formé à ses équipes et l'élaboration (« coachée » par des membres de la Direction interministérielle de la transformation publique) d'un « plan d'action propre à son administration pour réaliser la transition écologique ».
L'expertise scientifique de cette formation sera assurée par des chercheurs et des dirigeants institutionnels, comme Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat, Luc Abbadie, vice-président du conseil scientifique de l'Office français de la biodiversité (OFB), ou encore Christophe Cassou, climatologue au Centre national de recherche scientifique (CNRS).
Le but du gouvernement est de fournir une version « pilote » de cette formation aux 220 directeurs d'administrations centrales « dès les prochains jours ». S'en suivront 300 ambassadeurs et préfets en janvier 2023, puis environ 1 500 autres cadres de l'État, tous les mois, dès le mois de juillet 2023. Enfin, en 2025, le gouvernement compte former les 12 000 premiers cadres de la fonction territoriale et les 4 000 premiers cadres de la fonction hospitalière. Pour ce faire, selon les informations de France Info, une partie de la rémunération des préfets pourrait être bientôt calculée sur la base du bon déploiement de cette formation. « L'ambition du gouvernement est que l'ensemble des agents de la fonction publique aient bénéficié de la formation d'ici à 2027 », soit 5,6 millions d'agents, avance le ministère de la Fonction publique.