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Actu-Environnement

Comment fixer un prix carbone aux métaux stratégiques

La consommation de métaux ne cesse de croître à l'échelle mondiale. Or, leur extraction et leur raffinage génèrent de nombreux impacts, notamment climatiques. France stratégie étudie comment prendre en compte ces impacts en fixant un prix carbone.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
Comment fixer un prix carbone aux métaux stratégiques

Dans une note, France stratégie analyse dans quelles conditions pourrait être donné un prix carbone aux métaux (1) . L'exploitation des métaux a bien d'autres impacts environnementaux que l'impact climatique, mais ils sont plus difficiles à mesurer. C'est pourquoi l'organisme chargé de la prospective auprès du Premier ministre propose de se concentrer sur le poids carbone de ces matériaux, non négligeable, afin d'optimiser leur utilisation et inciter à les recycler.

« À eux seuls, l'extraction et le raffinage des métaux sont à l'origine d'un dixième des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec toutefois des variations considérables, explique France stratégie. Certains métaux rares ou précieux ont ainsi une très grande intensité en carbone : 20 600 tonnes de CO2 émises pour une tonne extraite et raffinée de platine, 5 100 tonnes de CO2 pour une tonne d'or, quand l'acier ne consomme que 2 tonnes de CO2 et l'aluminium 17 ». Cependant, au vu des volumes consommés dans le monde, deux métaux concentrent l'essentiel des émissions : l'acier et l'aluminium. Ils représentent près de 90 % des émissions de CO2 des dix-sept métaux  (2) étudiés par France stratégie, en raison de leur forte utilisation, notamment dans l'industrie et les énergies renouvelables, et des données disponibles.

Mécanisme aux frontières ou prix carbone intégré

Calculer le poids carbone des métaux n'est cependant pas chose aisée : de nombreux paramètres sont à prendre en compte (procédé utilisé, mix énergétique du pays d'extraction…) et ne sont pas forcément documentés.

Dans l'hypothèse de la mise en place d'un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, sous forme d'une taxe ou de droits de douanes, il faudra calculer « l'empreinte carbone des métaux, qu'ils soient primaires ou secondaires (recyclés ou réutilisés), mais aussi le contenu en métal des biens importés, ce métal pouvant entrer pour la première fois sur le territoire européen de manière plus ou moins transformée et être incorporé dans d'autres biens ». Pour pallier le manque de données disponibles, l'organisme préconise de se fonder sur une approximation du contenu carbone par la « meilleure technologie disponible » ou par de « bonnes pratiques ».

En attendant la mise en place d'un tel dispositif, France stratégie préconise aux autorités publiques d'intégrer, dans l'évaluation socioéconomique des grands projets d'investissement publics, le contenu carbone des métaux importés. « Ils devraient ainsi prendre en compte le coût carbone des métaux utilisés dans l'ensemble des projets, en retenant des hypothèses sur la part de matériaux recyclés dans les ressources utilisées (et sur l'économie carbone associée). Les investissements les plus économes en matière primaire seraient ainsi favorisés et l'industrie nationale et européenne ne serait plus désavantagée », estime l'organisme.

Quel impact sur les prix ?

Dans l'hypothèse d'un prix carbone à 57 € la tonne, les prix augmenteraient de 25 % pour l'acier et de 60 % pour l'aluminium. « Ce coût carbone est très élevé. Il reflète l'importance des émissions de la filière aluminium. Intégrée dans le prix final du produit à hauteur de 57 euros (250 euros), la part de la composante carbone oscille de 1 % du prix final à 54 %. Globalement, ce sont les métaux de base qui seraient les plus affectés par l'internalisation de la contrainte carbone ». Pour tous les autres métaux étudiés, le coût additionnel devrait être inférieur à 11 %, voire souvent à 5 % - à l'exception du magnésium (plus de 100 %), précise France stratégie.

1. Consulter la note de France stratégie<br />
https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2020-na96-externalite-carbone-metaux-octobre.pdf
2. France stratégie s'est penché sur cinq métaux de base (aluminium, magnésium, acier, chrome, nickel), quatre métaux d'alliage (cuivre, zinc, titane, cobalt), quatre métaux précieux (or, argent, platine, antimoine) et quatre métaux « high-tech » (molybdène, tungstène, yttrium, néodyme).

Réactions1 réaction à cet article

Bonjour,

Paragraphe 2 la citation sur les émissions de carbone par métal est coupée. il manque le chiffre pour l'aluminium (17).

Cordialement.

bIBU | 03 novembre 2020 à 13h14 Signaler un contenu inapproprié

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