Les deux sociétés ont regroupé leurs compétences au sein d'un Groupement d'Intérêt Economique (GIE). Baptisé CAPÉNERGIE, le projet repose sur la valorisation énergétique des résidus organiques et de déchets verts par méthanisation. L'unité accueillera chaque année 45.000 tonnes d'effluents liquides et 10.000 tonnes de résidus issus de la transformation du poisson donc fortement chargés organiquement, 10.000 tonnes de boues des stations d'épuration du port et 10.000 tonnes de déchets verts provenant des collectivités environnantes. Les déchets seront collectés dans un rayon de 3 km.
L'unité de méthanisation devrait générer 25.000 MW/h de biogaz soit plus de 2.000 tonnes équivalent pétrole (tep). Outre de proposer à l'industrie agroalimentaire un débouché aux déchets qu'elle génère, l'installation fournira de l'énergie. Le biogaz sera en effet valorisé en chaleur pour produire de la vapeur pour la coopérative Copalis et de l'eau chaude pour les industries agroalimentaires très consommatrices ou éventuellement en électricité qui pourra être réinjectée sur le réseau électrique. Le compost sera quant à lui réutilisé comme amendement en culture. L'exploitation devrait débuter en 2010.
Ce projet vise à réduire l'empreinte écologique de l'industrie agroalimentaire boulonnaise et s'intègre dans la requalification de la zone portuaire de Boulogne-sur-Mer, explique Copalis. Toutes les entreprises du port bénéficieront de l'innovation et de l'image définitivement positive d'un tel programme, ajoute la coopérative.
Malgré ces avantages environnementaux et énergétiques, la valorisation des biodéchets n'est pas encore fortement déployée sur le territoire français. Selon l'ADEME, seuls 3,5 millions de tonnes de déchets organiques sont compostés ou méthanisés. Le défaut de rentabilité économique constitue aujourd'hui l'un des principaux freins aux investissements. L'accès à un gisement de déchets pérenne, la valorisation de l'énergie produite ou la question des débouchés pour le compost sont d'autres obstacles que rencontrent la plupart des projets développés. Des obstacles que semble avoir dépassés CAPÉNERGIE.