C'est un véritable parcours du combattant que subit le projet de modernisation du tronçon ferroviaire Massy-Valenton, au sud de Paris. Envisagé en 2003, ce chantier vise à fluidifier le trafic des TGV, du RER C et du fret, qui empruntent cette section, en attendant la réalisation de l'interconnexion Sud des lignes à grand vitesse (LGV), prévue pour 2030 . Le promoteur RFF et les opérateurs, la SNCF et la RATP, espèrent obtenir son inscription dans le contrat de plan Etat-régions (CPER) 2014-2020, actuellement négocié par le gouvernement et Jean-Paul Huchon. Le président de la région Ile-de-France devrait financer 18,5% de l'ouvrage.
Des euros par millions
Une telle disposition pourrait mettre fin à un imbroglio financier qui dure depuis juin 2013. RFF, qui, selon les chiffres avancés lors de la présentation du projet en 2003, devait assurer le versement de 24 millions € sur un coût total de 90 millions €, avait refusé de signer un avenant à la convention de financement. Motif : les garanties de trafic, et donc le paiement des péages par les opérateurs, sont insuffisantes. Onze millions € manquent à l'appel pour boucler le tour de table. Parallèlement, le coût du chantier n'a cessé de croître, atteignant 184 millions € en 2013. Le comité de pilotage ne s'étant pas réuni depuis l'automne, RFF exige que l'Etat et l'Ile-de-France remettent tous les acteurs autour de la table, y compris les autres régions concernées par le trafic des TGV (Bretagne, Pays-de-la-Loire, etc.). Le déblocage de la situation est d'autant plus urgent que le chantier a démarré depuis un an et demi dans la portion orientale du tronçon (Villeneuve-le-Roi et Orly). Des écrans antibruit, financés par les conseils généraux de l'Essonne et du Val-de-Marne, ont été installés. En revanche, une enquête publique doit encore être ouverte après les municipales pour la portion occidentale (Massy-Verrières), dont le lancement est prévu pour 2015. La balle est dans le camp de l'Etat.