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Notre-Dame des Landes : contestation massive sur fond d'imbroglio juridique

La légitimité juridique autant que la pertinence économique du serpent de mer qu'est le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes restent à démontrer, tant les zones d'ombre demeurent, selon les opposants à l'aéroport, qui s'appuient sur une série de recours argumentés.

Décryptage  |  Transport  |    |  A. Sinaï
Notre-Dame des Landes : contestation massive sur fond d'imbroglio juridique

Alors que plus de 30.000 personnes ont défilé à Notre-Dame des Landes ce samedi 17 novembre, la mobilisation se renforce contre le projet d'aéroport : participation record à la manifestation, éclosion des comités de soutien dans toutes les régions, levée de bouclier des élus et bataille juridique en cours autour de l'enquête publique relative à l'application de la loi sur l'eau. Samedi, les "zadistes", installés dans des bastions de la "zone d'aménagement différée" rebaptisée "zone à défendre" (ZAD), ont entraîné le cortège dans les bois afin de "réoccuper" l'emblématique forêt de Rohanne, proche du village de Notre-Dame-des-Landes. Celle-ci sera détruite pour laisser place aux pistes d'atterrissage si l'aéroport voit le jour. Il y a trois semaines, l'opération "César" a lancé plusieurs centaines de CRS et gendarmes mobiles à l'assaut de ces Robin des Bois, dont certains sont venus s'installer ici dans des cabanes parfois perchées dans les arbres.

Il était une fois Grandchamp, Héric, Notre-Dame-des-Landes, Treillières, Vigneux, paisibles villages de la région Pays-de-Loire, à une trentaine de kilomètres au nord de Nantes. Leurs habitants, un beau matin de mai 1970, découvrent un gros titre qui annonce : "La métropole Nantes-Saint Nazaire pourrait devenir le Rotterdam aérien de l'Europe par la création d'un aéroport international de fret au nord de la Loire." Quarante ans plus tard, le serpent de mer ressurgit. Après avoir été mis en veilleuse dans les années 1980, le projet ressort en 2000. Le 30 décembre 2010, Thierry Mariani, secrétaire d'Etat chargé des transports, signe le contrat de concession du nouvel aéroport de Nantes avec la société "Aéroports du Grand Ouest", qui associe le constructeur Vinci, la Chambre de commerce et d'industrie de Nantes et la société ETPO (Entreprises de travaux publics de l'Ouest).

Incohérences et lacunes de l'enquête publique

D'année en année, les motifs évoluent. Il ne s'agit plus d'un aéroport de fret, mais d'un aéroport international remplaçant partiellement l'aéroport existant de Nantes-Atlantique. La région du Grand Ouest et ses édiles rêvent d'accueillir de gros aéronefs sur deux pistes neuves, au nom de la future saturation de l'aéroport actuel. Au bout du compte, le projet déposé par Vinci présente deux pistes de 2.700 et 2.900 mètres : trop courtes pour y faire atterrir des A 380... Un projet d'une emprise de 2.000 hectares de terres agricoles, dont 100 kilomètres de haies, 130 hectares de bois, des zones humides, une faune et flore protégée : une demande de destruction d'espèces protégées est en attente de signature au ministère de l'Ecologie.

Au point que le collectif d'élus opposés au projet d'aéroport, le CeDpa, "las de demander en vain une étude économique indépendante", a sollicité le cabinet d'études européen indépendant, CE Delft, pour qu'il passe en revue l'analyse coût-bénéfice qui a étayé l'enquête publique de 2006 : "Aucune estimation n'est faite de la gestion de l'eau, des coûts de compensation de la suppression ou de la dégradation des zones humides, de la valeur des services rendus par la nature, du bruit... La concurrence du TGV n'a pas été prise en compte." Le CéDpa demande l'abrogation de la Déclaration d'utilité publique (DUP) du projet déposée en 2008 : "Le projet présenté par Vinci n'a plus grand chose à voir avec celui présenté par l'enquête publique. La déclaration d'utilité publique de 2008 repose sur des bases erronées, elle doit être abrogée". Le recours sur le refus du Premier ministre d'abroger la DUP est en cours d'instruction devant le Conseil d'Etat.

Les alternatives n'ont pas été examinées

A lire les chiffres fournis par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), rien ne justifie une infrastructure plus grande. La taille de l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique, doté de 320 hectares et d'une piste de 2.900 mètres par 45, est comparable à celle de l'aéroport de San Diego, en Californie (Etats-Unis), qui, lui, accueille 223.000 mouvements par an (contre 38.000 à Nantes-Atlantique), et reçoit 17 millions de passagers (contre trois millions de passagers de Nantes-Atlantique en décembre 2010). L'explosion des low cost a certes fait augmenter le trafic passager, mais l'emport (nombre moyen de passagers par avion) actuel explique pourquoi la hausse du nombre de passagers n'équivaut pas à une augmentation de la fréquence des atterrissages. Par sa superficie, Nantes-Atlantique a déjà la dimension d'un aéroport international. Sa surface est même plus grande que celle de l'aéroport de Londres-Gatwick, qui, par comparaison, assure 280.000 mouvements par an et reçoit 31 millions de passagers.

Pour beaucoup, le débat public de 2004 a été un leurre car les alternatives n'ont pas été étudiées. "La Commission du débat public a fait intervenir un expert soi-disant indépendant qui a fixé le seuil de saturation de nuisances à 4,5 millions de passagers sans anticiper la hausse de l'emport et sans prendre en considération la hausse du prix des carburants", selon Geneviève Lebouteux, impliquée dans la lutte depuis 10 ans au sein de l'association locale Solidarité écologie et aujourd'hui en tant qu'élue. "Les scénarios d'optimisation des équipements existants n'ont pas été posés, les solutions alternatives n'ont pas été étudiées, alors que le Grenelle de l'environnement a, depuis, préconisé l'étude de solutions alternatives pour les projets à fort impact environnemental". Et de s'étonner des fins de non recevoir opposées aux élus : "Jamais nous n'avons obtenu de rendez-vous ni avec un ministre, ni avec le préfet !", s'agace la conseillère générale Françoise Verchère. Les élus constatent aussi une attitude deux poids deux mesures de la part de l'Etat, tatillon lorsqu'il s'agit d'enquêtes publiques relatives à des petites ZAC locales, laxiste pour le méga-projet aéroportuaire dont il est lui-même actionnaire, qui engage de plus gros intérêts.

Recours multiples

Le feuilleton judiciaire continue. Des recours portent sur les indemnisations des expropriés, qui, à 16 centimes d'euros par mètre carré, sont considérées comme dérisoires par les exploitants agricoles concernés. La grève de la faim de 28 jours des paysans Marcel Thébault et Michel Tarin et de l'élue Françoise Verchère a débouché sur l'accord du 8 mai 2012 qui mentionne : "Pas d'expulsion avant la fin des recours (…) pour les habitants et les exploitants agricoles installés avec droit et titre sur la zone avant la déclaration de la DUP et ayant refusé des procédures amiables." Fin octobre 2012, un recours a par ailleurs été déposé devant la commission des pétitions du Parlement européen, afin d'alerter les autres Etats de l'Union européenne pour non respect du droit communautaire - directive-cadre sur l'eau, oiseaux, habitats, études d'impact - qui pourrait déboucher sur la saisine de la Cour européenne de justice.

Cinq enquêtes publiques se sont déroulées du 21 juin au 7 août, dont celles au titre de la loi sur l'eau, qui oblige l'aménageur à demander une autorisation spécifique en cas de destruction de zones humides. Quelque 400 contributions ont été déposées ou envoyées aux commissaires enquêteurs. Romain Ecorchard, membre du réseau juridique de FNE, note "la précipitation à organiser l'enquête pendant l'été, avant l'entrée en application de la réforme des enquêtes publiques, ce qui a permis à l'Etat d'organiser la procédure conformément à l'ancienne règle, alors que la nouvelle aurait permis une instruction plus longue. La Préfecture a mis un mois pour nous transmettre les dossiers, soit plus de 2.000 pages, ce qui nous a laissé très peu de temps pour instruire le dossier". L'ACIPA, coordination de 35 associations opposées au projet de Notre-Dame-des-Landes, enregistre une série de vices de forme comme "le fait que la DREAL ait lancé son appel d'offres pour faire le déplacement des batraciens le 6 juillet, en pleine enquête publique loi sur l'eau", sans attendre ses conclusions.

Loi sur l'eau : les réserves de la commission d'enquête

Les centaines d'hectares requis pour le nouvel aéroport sont des zones humides, en tête de deux bassins versants, leur artificialisation est contraire aux dispositions du SDAGE Loire Bretagne. "Normalement ce projet ne peut satisfaire aux exigences de la loi sur l'eau, l'Etat et Vinci proposent une « méthode » qui permettrait de passer outre ; cela pose bien sûr problème !", note l'ACIPA dans un communiqué. Cette "méthode" consisterait, pour le concessionnaire Vinci-Aéroport du Grand Ouest (AGO), à recourir à des "unités de compensation zones humides" calculées selon des coefficients de 0,25 à 2 pour évaluer l'intensité de la réponse compensatoire des mesures. La plupart des 200 contributions envoyées par les associations, les syndicats et les partis politiques ont émis des doutes sur la manière dont le concessionnaire AGO allait mettre en œuvre les mesures compensatoires prévues par la loi sur l'eau.

Le 24 octobre dernier, la commission d'enquête relative à la loi sur l'eau a donné un avis favorable avec réserves au dossier présenté par AGO, "dont notamment le fait de ne pas commencer les travaux provoquant des dommages irréversibles avant l'écoulement d'un délai d'un an, le temps qu'une commission d'experts indépendante donne son avis sur la méthode de calcul des mesures compensatoires", selon le juriste Dorian Piette, enseignant en droit à l'université de Nantes. "De toutes façons, vu l'ampleur du projet, ce dernier ne peut pas se réaliser sans violer la loi sur l'eau et la directive européenne cadre sur l'eau : normalement, une zone humide détruite doit être compensée par deux hectares construits sur le même bassin versant. Or, ici, toute la zone du projet et ses alentours sont classés en zones humides... il n'est pas donc pas possible de compenser. L'approche retenue par AGO, en termes de fonctionnalités, n'est donc pas viable...".

Réactions24 réactions à cet article

C'est la faillite morale de toutes les administrations de l'état.

C'est la persévérance d'un modèle de développement destructeur de ressources naturelles .

C'est toujours le mépris et encore le mépris pour les opposants à ce type de projets preuve que le "changement ce n'est pas maintenant" !

C'est la preuve que la France n'a plus de ministre de environnement !

C'est la preuve que les associations de l'environnement ont une crédibilité qui s"accroit et donc un rôle incontournable

jms | 20 novembre 2012 à 12h09 Signaler un contenu inapproprié

Ne pas oublier que ce projet est surtout une aberration économique (enfin pas pour Vinci certes) :
Le trafic aérien va –BAISSER– dans les années à venir(déjà plus ou moins le cas).

Et ceci pour des raisons très banales : la crise actuelle est avant tout un monstrueux choc pétrolier, celui du pic, maximum de flux, de débit, de production mondiale de pétrole.

Il est d’autre part extrêmement urgent, à l’heure de la propagande hystérique (dernier rapport AIE), de sortir de la légende « premier choc = embargo arabe », le premier choc pétrolier était une conséquence directe du pic de production des Etats-Unis ayant eu lieu en **1970***

Et en cela la référence au Vietnam est curieuse, puisqu’il faut savoir que l’Arabie Saoudite « trichait » durant tout l’embargo en continuant à envoyer des tankers en particulier pour l’armée US au vietnam.

Voir à ce sujet l’interview de James Akins (ambassadeur Américain en Arabie Saoudite à l’époque) dans la deuxième partie du documentaire « la face cachée du pétrole » d’Eric Laurent

yt75 | 20 novembre 2012 à 12h52 Signaler un contenu inapproprié

"Il était une fois Treillères, Vigneux, etc. paysibles villages de la région Pays de Loire"... en 1970 !

La région Pays de Loire a été instituée par la loi de 1972 qui entrait en application au 1/1/1975. A l'époque, les villages étaient seulement en Loire-Atlantique (qui plus est en Bretagne)

Louis | 20 novembre 2012 à 14h27 Signaler un contenu inapproprié

Note : mes ecuses pour la référence vietnam en cheveux sur la soupe, copie de partie de message sur un article avec une photo "nddl sera votre vietnam" ou quelque chose comme ça.

yt75 | 20 novembre 2012 à 14h52 Signaler un contenu inapproprié

Habitant à 450 m à vol d'oiseau de l'immeuble qui a failli prendre un avion en 2004, excusez moi de ne pas avoir le recul sur l'avenir de l'aéronautique et les grandes considérations que vous développez.
Moi je sais juste que cet aéroport (l'actuel) pourrit la vie de 40.000 personnes quand les avions atterrissent par le nord, et détruit un écosystème autrement plus remarquable que le bocage au nord de Nantes (le lac de Grandlieu, classé en 1995 comme zone humide d'importance internationale par la convention de Ramsar) quand c'est par le sud. L'équivalent de la population touchée, ce sera 2000 avec le nouvel aéroport.
Chaque année, l'étalement urbain consomme 2000 hectares en Loire-Atlantique, 10 fois plus que l'emprise au sol du futur aéroport. 1/4 des possibilités de réaliser du logement abordable se trouvent dans la zone d'exposition au bruit du présent aéroport, et donc ne sont pas réalisés. Rien que Rezé, commune limitrophe, à 4000 logements dans les cartons au moment du transfert.
Parce que, au fait, les Pays de la Loire sont la région où, du fait de l'étalement urbain, le taux de ménages à 2 voitures est le plus élevé de province. 40 à 100 km en voiture aller-retour, c'est le lot commun de dizaines de milliers de gens pour venir bosser à Nantes, 5 jours par semaine. Leur permettre de se rapprocher, ça compte pas ?
Ah oui, autrement, un article qui ne donne qu'un point de vue, ça s'appelle un tract.

olivier | 20 novembre 2012 à 17h49 Signaler un contenu inapproprié

Merci pour l'article qui apporte un peu d'information par rapport au flou qui entoure ce serpent de mer.

Ce qui est flagrant, c'est que les "pro" aéroport sont dans une course (fuite ?) en avant lorsqu'ils mettent au premier plan des arguments les emplois qui pourraient être générés et les retombées économiques qui vont bénéficier à la région : pour quelle pérennité ?

Jerry Lee Cooper | 20 novembre 2012 à 18h13 Signaler un contenu inapproprié

Non à NDDL mais oui à un aéroport international

Bertrand | 20 novembre 2012 à 18h21 Signaler un contenu inapproprié

c'est vigneux de bretagne ,fay de bretagne ,le temple de bretagne et la loire atlantique est un département BRETON vous éte atteint de LIGERIOSE alors il y en a marre de cette propagande des pays de la loire une région sans fondement démocratique !!! et non a un projet d'un autre temps

goupil | 20 novembre 2012 à 19h37 Signaler un contenu inapproprié

Très fort de nier le fait que ce coin est en Bretagne pour faire la promo d'une région bidon dite "pays de loire" créée en plus qu'en 1972 contre l'avis des habitants de Loire-Atlantique. A coté de NDDL on a le Temple de Bretagne et Vigneux de Bretagne pas "des pays de loire".

Waroc'h | 21 novembre 2012 à 14h33 Signaler un contenu inapproprié

Il y a des alternatives trés intéressantes qui régleraient en grande partie les nuisances actuelles,notamment une piste SE/NW correspondant aux vents dominants. La différence de coût permettrait d'investir dans des infrastructures de circulation et de transports d'avenir (eu égard à l'augmentation certaine et considérable, des coûts de la voiture et de l'avion).
L'exemple du grand échec de Mirabel Montréal devrait donner à penser aux promoteurs de ces grands projets du siècle passé.

Roger | 21 novembre 2012 à 16h57 Signaler un contenu inapproprié

Je dois être un anarcho-autonomiste pour M. Valls, un dangereux pour la France pour M. Auxiette et pour M. Aylault un "Beyond the Pale" ?

Parce que je peux souvenir d'un projet similaire des années 1970-1974 à Maplin Sands en Angleterre, également prestigieux pour quelques autres hautains politiciens betoneurs de l'époque, opposé bec et ongles par le peuple déjà conscient de l'impact catastrophique "aeroplanifié" contre l'environnement.

Le projet de Maplin Sands (= NDDL !) était abandonné avec raison, avec ses miles et miles d'autoroutes accompagnateurs, son méga-havre pour conteneurs et sa nouvelle ville de 600.000 habitants. Au lieue de toute cette folie, l’aéroport existant de Stansted (= Nantes-Atlantique !) était agrandie. Néanmoins la suspicion de corruption politique/immobilière/entreprise de travaux publics circulait.

Pour le président d'une Région Imposée (Les Pays-de-la-Non-Gloire) d'annoncer que ce n'est pas au peuple de décider mais aux politiques me frappe comme particulièrement tyrannique.

L'odeur mauvais de ce projet de NDDL m'a fait décider de soutenir l'ACIPA au fond. Ainsi contre les avis jacobins précédents je rends bien service à la France, et surtout à la Nation de Bretagne une fois de plus baffouée, et si je fais peur aux tels énarques je prends ça pour un compliment car la France mérite une vraie démocratie respectueuse de ses peuples constituants actuellement niés.

Bravo pour cet article qui explique bien les vices de forme perpétrés par L'état.

Avalaouer44=BZH | 22 novembre 2012 à 00h44 Signaler un contenu inapproprié

Quel est le bilan environnemental de l'opération ? 50 fois moins de population dans le Plan d'Exposition au Bruit de NDL par rapport à l'aéroport existant. Pourquoi ne profiterait-on pas de cette nouvelle plate-forme pour fermer d'autres aéroports (Saint-Nazaire, Rennes, Laval, Vannes, Angers...) ? Se plaindre de l'implantation d'une nouvelle plate-forme est légitime, mais il faut que l'Etat prenne ses responsabilités, qu'il soit le garant de l'intérêt général.

Patric Kruissel | 22 novembre 2012 à 08h39 Signaler un contenu inapproprié

Merci pour l'article, même si il donne, c'est vrai, un point de vue assez orienté.

Merci surtout pour les réactions, en particulier ceux qui viennent juste pour dire que Nantes est en Bretagne. Super, on fait avancer le débat là !!! Si vous voulez, on construit l'aéroport, on bétonne des ha de champs et de zones humides et en contre partie Nantes "redevient" breton, ça vous va ? Deal ?

16 c€/m², ça c'est vraiment se moquer des gens. Etudes d'impact incomplètes, mesures compensatoires irréalistes, consultation publique en plein été ... La liste est longue comme le bras, mais Vinci doit justement avoir le bras long ... D'ailleurs autant Vinci et ETPO, je comprends qu'ils défendent leurs intérets (purement financiers et à court terme) mais la chambre de commerce, si elle ne voit pas qu'elle se tire une balle dans le pied en misant autant de billes sur l'aérien, c'est un vrai manque de réalisme.

Et enfin pour ceux qui défendent ou défendraient le projet vis à vis du bénéfice que cela apporterait par la fermeture de l'actuel aéroport, qu'ils s'en assurent avant tout car je ne suis pas certain que ce soit ce qui est prévu ? Fermer un aéroport quand la construction de l'autre serait argumentée par la nécessité (?) due à l'augmentation du traffic, je vois mal comment ça se défend.

Tombour | 22 novembre 2012 à 10h33 Signaler un contenu inapproprié

Il est faux de dire que l'ayroport conduira à un meilleur développement économique en construisant cet ayroport plutôt qu'en développant Nantes Atlantique, dans la mesure où la capacité de Nantes Atlantique peut être porté à 9 millions de passagers par soit :
- l’allongement d'un km de la ligne de tramway existante pour desservir l'aérogare
- la desserte par autocar direct depuis Nantes et autres endroits bien choisi à un tarif non dissuasif (la desserte actuelle vinci est à 5 euros
- l'utilisation de parkings en étages
L'aménageur, mais aussi nos élus n'ont pas voulus étudier cette solution, ils préfèrent le projet pharaonique.
Airbus a de toute façon besoin des pistes pour faire atterrir son bélouga qui alimente son usine.
Concernant le bruit et la sécurité, il y a d'autres aéroports français moins bien lotis, comme Nice, Bordeaux qui auraient besoin alors de déménager, et ce n’est même pas au programme.
C’est donc bien d’un nouvel aéroport, que l’on nous propose.
Ces hommes politiques et gestionnaires économiques sont incompétents avec nos impôts, il faut les faire partir.
le respect de la loi sur l'eau, la compensation préalable aux travaux, érault tu t'assois dessus, la loi à géométrie variable

vavasseur | 22 novembre 2012 à 11h08 Signaler un contenu inapproprié

Il ne suffit pas de décréter qu'une "petite grande ville" est une métropole de dimension européenne pour que cela soit le cas. M. Ayrault, au demeurant un bon maire jusqu'à une date récente, n'a pas pu résister au développement du "syndrome bâtisseur". On investit, on densifie (cf l'évolution lourdissime de la zone des anciens chantiers navals, et, par exemple, la triste histoire du très coûteux manège), c'est "la preuve" du progrès, de la performance, etc. En ce qui concerne l'aéroport, il ne remplacera même pas celui qui existe, puisque Airbus exige qu'on lui conserve une piste. Faire voler les avions au-dessus de la ville ne suffit pas à convaincre les nantais.

caligula | 22 novembre 2012 à 13h47 Signaler un contenu inapproprié

On remet NDDL dans les cartons, on adapte l'ancien Nantes-Atlantique en revoyant les pistes, dont 1 autre N-S(?), adapte qq peu des bâtiments, et on évite de plomber qqs nouveaux hectares de terre agricole et biodiversité
A+ Salutations Guydegif(91)

Guydegif(91) | 22 novembre 2012 à 14h31 Signaler un contenu inapproprié

Comment soutenir un projet controversé comme celui de Notre Dame des Landes ? Dire que des représentants locaux sont pour ce nouvel aéroport, et qui en particulier ? Des responsables des Pays de la Loire ! Donc, ils ont bien manoeuvré, on a divisé la Bretagne, et maintenant leurs marionnettes en place soutiennent leur discours. Beau travail, c'est joli la démocratie à la française !
Cela fait des décennies que les Bretons demandent patiemment qu'on leur rende leur capitale (séparation faite sous Vichy !), par des actions pacifistes et légales. Aucune réponse.
Mr AYRAULT, une fois nommé, a déterré le projet aéroportuaire datant de 1970, au mépris de la croissance entre temps de l'agglomération nantaise, sans doute dans le but de laisser son nom à la postérité. Les nouveaux aéroports de St Brieuc et Angers sont pourtant des fiascos patents.
Donc, on justifie une projet non fondé par une injustice historique.
A force de bafouer notre région, je sens comme une urgence à réagir.
Personnellement, j'habite maintenant à plus de 850 kms, mais je compte bien aller soutenir les ZADistes ! La diaspora bretonne veille et tend l'oreille à l'appel, s'ils faut se déplacer, on ira.
La mémoire des gouvernants est courte, ce n'est pas par la force qu'on contraint les Bretons, demandez aux habitants de Plogoff !

Isabelle | 25 novembre 2012 à 10h41 Signaler un contenu inapproprié

Ancenis, Rochefort, Poitiers, Grostenquin, etc.
Que d'aéroports aux pistes standard A320 aussi ruineux qu'inutiles, fruits des lobbys BTP auprès des mairies illuminées par "l'expansion économique" (prononcer ça avec l'accent du maquignon de la soupe aux choux).
C'est dur d'être "anti" mais ce n'est qu'au prix de tels engagements qu'on arrive à faire en sorte que, fugitivement, la distance entre les semelles des mocassins des dirigeants et le sol redevienne raisonnable.
Bravo les gars.
Bien à vous.
Nicolas Bontet

Nicolas | 26 novembre 2012 à 13h20 Signaler un contenu inapproprié

Olivier, je vois au moins une absurdité, une grosse erreur et une certaine contradiction dans votre commentaire.
L’absurdité, c’est de dire que NDDL pourrira la vie à « seulement » 2000 personnes (ce chiffre me paraît sous-estimé) contre 40000 pour Nantes-Atlantique. Si on raisonnait comme cela alors on enverrait systématiquement à la campagne tout ce que les gens ne veulent pas dans leur voisinage. Inadmissible quand on est, comme moi, un campagnard. Dictature de l’urbain sur le villageois. Et nous gagnons tous, même les urbains, à avoir des campagnes saines et agréables à visiter.
La grosse erreur, c’est que vous sous-estimez largement l’emprise au sol de NDDL. Une recherche sus internet et on voit qu’on est beaucoup plus près des 2000 hectares que des 200 suggérés par vous.
La contradiction, c’est que vous préconisez NDDL comme un moyen de lutter contre le problème de l’étalement urbain. Or il me semble que NDDL est aussi censé être, d’après ses promoteurs, un moyen de faire de Nantes une métropole de stature internationale. Je vois mal comment cela résoudra le problème de l’étalement urbain.
En fait on a l’impression que vous préférez simplement que les avions aillent détruire la vie de « quelques » bouseux au lieu de continuer à importuner des citadins respectables et travailleurs.

Georges | 28 novembre 2012 à 12h00 Signaler un contenu inapproprié

Georges, bonjour, vous m'interpellez et je vous répond :-)
Le chiffre de 2000 est celui de l'enquète publique. Il est à rapporter à la zone d'exposition au bruit actuelle et celle prévue. Je ne fais que reprendre les chiffres pour les mêmes périmètres.
Vous oubliez ce que je dis sur le lac de Grandlieu, qui est au bout de la piste actuelle. Il a un tout autre intérêt que le bocage au nord de Nantes.
Si l'aéroport ne déménage pas, le plan d'exposition au bruit rendra difficile le déménagement du CHU (obsolète, amianté, trop petit) sur l'Ile Beaulieu. Et nous gagnons tous, même les ruraux, à avoir des hôpitaux capables de faire face aux enjeux sanitaires actuels. Et nous ne pourrons pas accueillir les 100.000 habitants que l'Insee nous annonce en plus ces prochaines années là oú il reste des réserves foncières (la zone des abattoirs à Rezé, par exemple) ils continueront donc l'étalement urbain, qui n'a pas besoin de l'aéroport pour se faire. Dans le département, c'est 2000 hectares par an, et je ne vous parle pas du taux d'équipement à 2voitures par ménage, le plus élevé des régions françaises, et des 80 km aller retour pour aller bosser qui sont le quotidien des gens ici.
Je maintiens les 200 hectares bétonnés sur les 1000 hectares du domaine aéroportuaire.
Je rappelle les 19000 hectares, organisant une coulée verte entre l'agglomération et l'aéroport que le projet prévoit. Le fameux PEAN.
Aucun dédain de ma part, juste un souci d'équilibre.

Olivier | 28 novembre 2012 à 20h51 Signaler un contenu inapproprié

Olivier, votre raisonnement est très rationnel, et c'est pour en convaincre le lecteur que vous avez tant recours aux chiffres. J'allais les contester un à un. Mais passons. Au fond ce qui me choque est l'idée que des décisions comme l'amputation d'un territoire rural peuplé d'hommes et de femmes puissent être prises sur des considérations rationnelles chiffrées, où les urbains l'emportent forcément sur les ruraux. Je pense que le sentiment d'injustice des victimes de telles décisions est largement sous-estimé par les décideurs. Et par les citadins qui d'une manière générale sont plus habitués à vivre dans un cadre en perpétuel changement, au gré des politiques d'aménagement urbain, des fluctuations du marché immobilier, etc. Si on me forçait, manu militari, à quitter la campagne où j'ai mes racines, ce serait pour moi très violent.
Dans une France de moins en moins rurale, on risque de faire rimer démocratie avec démographie. Celui qui vit dans une zone densément peuplée trouvera toujours du monde avec qui s’associer pour faire valoir son point de vue, alors que celui qui fait le choix de rester en milieu rural coure un certain risque de se retrouver à peu près seul face à une machine impitoyable. Je me demande s’il y a encore beaucoup d’espoir pour Notre-Dame-des-Landes et ses environs, mais le combat des opposants a une importance essentielle. Il faut bien qu’on comprenne que le territoire rural n’est pas à la disposition des populations et des décideurs citadins.

Georges | 30 novembre 2012 à 12h44 Signaler un contenu inapproprié

Pardon aux lecteurs de notre dialogue !
Je comprends bien ce que vous me dites, Georges.
Mais je réagis comme urbain, dont les parents vivent dans un bourg de 500 personnes à 40 km de Nantes. En fait, je sais qu'à la campagne il y a des gens qui vivent par choix, et d'autres par nécessité, pour des raisons de prix du logement. Et qui se tapent 40 à 100 km par jour pour aller bosser, rentrent crevés et supportent pas quand l'exploitant du coin épand le vendredi alors qu'ils avaient prévu un bbq.
On a un problème d'afflux de population en Loire-Atlantique (pardon pour le chiffre mais l'Insee dit 350.000 d'ici 2040, le département va passer de la 13° à la 6° place française !). Faut densifier sur l'agglomération, ou on va continuer le mitage et les problèmes de coexistence en périurbain.
Et c'est dans le sud ouest de l'agglomération qu'il y a du foncier, qu'il faut rendre exploitable pour pouvoir densifier.
Mon raisonnement n'est donc pas anti-rural, mais je concède qu'il a pour conséquence de modifier sensiblement la vie d'un territoire. Qui connait des réserves foncières depuis 30 ans, où l'activité agricole n'est pas florissante ( de l'élevage bovin principalement, le lait c'est dur), et dont la densité n'a rien à voir avec l'agglomération.
Et je reviens pas sur Grandlieu, mais c'est quand même dingue que ça intéresse personne, une réserve naturelle exceptionnelle survolée quotidiennement en phase de décollage ou d'atterrissage.

Olivier | 30 novembre 2012 à 21h21 Signaler un contenu inapproprié

Monsieur le Président de la République,
Nous avons élu un président « de gauche »... et nous voilà en présence de pratiques droitières extrêmement choquantes à N.D. des Landes (la loi (!), la force, les coups de menton et les coups de matraque).
De grâce, Monsieur le Président, ne vous trompez pas d’époque ! Ne permettez pas que ce projet vieux de quarante ans soit traité avec les arguments d’un autre âge, avec les raisonnements et les méthodes de ceux que vous avez toujours critiqués et combattus.
Dans la famille, nous n'avions pas été mécontents de la nomination de M. Ayrault – homme que l’on disait modéré réfléchi – à la tête d’un gouvernement pluraliste ; ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Décidément, le poste de Premier Ministre semble statufier les hommes. Cela les rend sourds et vaniteux, tous « droits dans leurs bottes », persuadés d’être supérieurs et détenteurs de LA vérité.
L’intelligence est d’accepter d’écouter et d’entendre, pas seulement la voix des puissants et celle de groupes de pression. La sagesse est de savoir aussi renoncer. Là est la vraie force ; là est parfois même la grandeur. Le Président Mitterrand le montra en son temps et il fut largement approuvé et respecté pour ces décisions.
Ne vous trompez pas de combat en l’occurrence, car, par ces méthodes bornées, vous gaspillez gravement votre crédit et celui du gouvernement.
C’est dans l’espoir d’être entendus que nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos salutations citoyennes.

Vox | 02 décembre 2012 à 14h29 Signaler un contenu inapproprié

Pour Mr Kruissel; Vous proposez de supprimer les "petits "aéroports comme Rennes St Jacques , Angers-Marcé ...Je proposerais plutot de mutualiser , au nom de l 'équilibre du territoire et du respect des contribuables et C.C.I. qui ont fait tant d' efforts pour irriguer le territoire .Je veux dire que désormais , on doit envisager de partager le gateau ... Par ex.les destinations vers les Antilles , l 'Amérique du Sud pourrait etre à Rennes St Jacques(comme Orly), les destinations Europeennes à Angers , Etc...Et je ne parle pas des travailleurs qui vivent et travaillent à Rennes St Jacques , Angers ..et qui seraient obligé de se déplacer chaque jour à NDDL ...
Ce projet a été conçu au siecle dernier par des "penseurs"issus de la génération Concorde... Il est d' un autre temps et sa conception est dejà largement obsoléte ;
Et j ' ajouterais entachée de manipulations de chiffres pour le rendre rentable (voir l' enquete de Reporterre)ce qui est proprement scandaleux , mais là on entends pas beaucoup parler les pro aéroports sur ce sujet ..

Mathelin | 26 décembre 2012 à 12h03 Signaler un contenu inapproprié

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