Le centre de recherche de Novethic, filiale de la Caisse des Dépôts, et la société de conseil B&L Évolution ont publié une étude (1) qui analyse l'appropriation des objectifs onusiens de développement durable (ODD) par les 120 plus grandes entreprises françaises cotées (SBF 120) et les 100 plus grands investisseurs institutionnels. Cette étude a été publiée en marge du Sommet international sur les ODD qui s'est tenu à l'ONU, les 24 et 25 septembre à New York (États-Unis). Pour rappel, les ODD, adoptés en septembre 2015, fixent 17 objectifs et 169 cibles à atteindre à l'horizon 2030. La France vient de publier sa stratégie nationale pour mettre en œuvre les ODD.
Novethic et B&L Évolution ont étudié comment les gros acteurs économiques et financiers français utilisent les ODD et rendent compte de leur contribution dans leur reporting et leur communication financière et extra-financière. Leur contribution aux ODD se fait sur une base volontaire. « Ce sont les plus gros acteurs qui communiquent le plus sur les ODD », souligne ainsi l'étude. Côté entreprises cotées du SBF120, ce sont celles ayant un chiffre d'affaires supérieur à 100 Mds€. De la même manière, le tiers des investisseurs institutionnels communiquant sur les ODD pèse 2041 milliards d'euros, soit 80 % du total des encours détenus par ce panel. Au total, ce sont 68 % des entreprises et 35 % des investisseurs institutionnels qui utilisent les ODD dans leurs communications publiques. Le climat (ODD 13) et la croissance économique associée à un travail décent (ODD 8) sont les deux priorités citées par les entreprises et investisseurs.
Si les plus gros acteurs « connaissent les ODD », ils sont, en revanche, « encore très rares à axer leur stratégie sur les ODD », indique aussi l'étude. Elle met en outre en avant « la difficulté » de dialogue entre investisseurs et entreprises sur le sujet du développement durable. La majorité des investisseurs institutionnels « estime ne pas pouvoir évaluer efficacement la contribution des entreprises aux ODD du fait d'un manque d'informations alors que près des trois-quarts des entreprises interrogées déclarent bien se conformer aux exigences des investisseurs ou agences de notation ».