L'ours se porte mieux dans les Pyrénées, malgré la mort du mâle Cachou constatée le 9 avril dernier. Selon le bilan 2019 (1) , rendu public le 24 avril par l'Office français de la biodiversité (OFB), l'effectif minimal détecté du plantigrade s'élève à 52 individus, en hausse par rapport aux dernières années. « La population est composée d'au moins 23 femelles, 22 mâles et 7 individus de sexe indéterminé. Un minimum de cinq portées composées de deux oursons chacune ont été détectées », détaille l'établissement public.
Parallèlement à cette croissance quantitative, l'ours a également étendu sa zone de présence, qui s'élève maintenant à 10 400 km2. Cette zone, qui a doublé depuis 2017, se situe dans six départements français (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales), trois communautés autonomes espagnoles (Navarre, Aragon et Catalogne) et Andorre. « Cette forte progression doit être pondérée dans la mesure où un seul ours (Goiat) en est le principal responsable », tempère toutefois l'OFB.
En octobre 2018, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) avait procédé au lâcher de deux ourses slovènes, douze ans après la dernière opération de réintroduction. Ce lâcher s'inscrivait dans le cadre du plan d'actions national Ours brun, publié en mai 2018, qui vise la constitution et le maintien d'une population d'environ 50 individus. Mais le Gouvernement a, depuis, infléchi sa politique. Le 14 janvier dernier, lors d'une visite à Pau, Emmanuel Macron a annoncé l'arrêt des réintroductions. Cette annonce faisait suite à la publication, en juin 2019, d'un arrêté permettant l'expérimentation de mesures d'effarouchement. Un texte attaqué par le collectif d'association Cap Ours devant le Conseil d'État.
Dans un communiqué, les associations Pays de l'Ours - Adet et Férus se félicitent du franchissement du cap des 50 ours, mais le relativisent. « Malheureusement, ces 52 ours ne constituent toujours pas une population viable. Pour atteindre ce statut (qui est à la fois l'objectif des associations et l'obligation de l'État), il faudra atteindre un effectif de 50 ours reproducteurs, avec une bonne diversité génétique, comme annoncé dans le plan Ours 2018-2028. L'État semble l'avoir déjà oublié ».