Quelques heures après la présentation de la réforme de la PAC par la Commission, les propositions sur le verdissement des aides aux agriculteurs coinçaient déjà au Parlement européen. Inquiets des tracasseries administratives qu'elles pourraient représenter, les parlementaires de la commission agriculture et développement durable ont émis des réserves à leur sujet. "Nous ne pourrons en aucun cas accepter un surcroît de bureaucratie" redoutait Albert Dess, membre du PPE.
Même son de cloche en France, au ministère de l'Agriculture, où le ministre Bruno Lemaire a souligné que des "simplifications nécessaires" devaient accompagner les mesures de verdissement qui conditionnent 30 % des aides directes des agriculteurs à la diversification de leurs terres et à la création de surface d'intérêts écologiques.
Pour Yves Madre, qui a participé à la rédaction du projet en tant que membre du cabinet du Commissaire à l'agriculture Dacian Ciolos : "la simplification a été le fil conducteur" de la réforme. Quant aux mesures écologiques, il garantit leur "efficacité tangible", ajoutant que celles-ci seront gérées "exactement pareil que les aides directes".
Prochaine étape : la rencontre entre les ministres de l'agriculture des Etats membres et la commission agriculture et développement durable du Parlement, le 7 novembre. Nul doute que les parlementaires prendront leur rôle très à cœur, puisque pour la première fois la procédure législative ordinaire s'applique au domaine de l'agriculture. Et leur confère le droit de s'opposer au Conseil des ministres durant le processus législatif.