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Actu-Environnement

Résidus de pesticides dans les aliments : la France fait figure de mauvais élève

D'après une étude officielle sur les résidus de pesticides dans les aliments dans l'UE, 4% des échantillons analysés en 2007 dépassent les limites maximales de résidus. Affichant près du double, la France est une nouvelle fois le mauvais élève.

Agroécologie  |    |  C. Seghier
   
Résidus de pesticides dans les aliments : la France fait figure de mauvais élève
© Penny Williams
   
Selon un rapport publié pour la première fois par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) le 9 juillet dernier, sur les 27 États membres de l'UE et deux États de l'AELE (Norvège et Islande) qui ont signé l'accord sur l'Espace économique européen, 45 % des céréales, fruits et légumes analysés en 2007 contenaient des produits phytosanitaires.

L'analyse des 74.305 échantillons issus de près de 350 types d'aliments différents a permis de détecter 374 pesticides différents, dont 72 dans les seules céréales. 25 % des échantillons contenaient en outre plusieurs molécules.

L'utilisation de produits phytopharmaceutiques pour protéger les végétaux contre les effets des organismes nuisibles peut notamment engendrer la présence de résidus dans les produits traités, chez les animaux nourris avec ces produits et dans le miel produit par les abeilles exposées. Afin de protéger la santé des consommateurs, les Etats membres de l'Union européenne (UE) ont défini des Limites Maximales en Résidus (LMR) retrouvés sur ou dans les produits alimentaires.

D'après les résultats de l'unité en charge de l'examen des évaluations des risques liés aux pesticides (unité PRAPeR de l'EFSA) sur les 29 États, 96% des échantillons analysés étaient conformes aux LMR légales. En revanche, 4% ont dépassé ces LMR, contre 5% en 2006.

La France mauvaise élève de l'Europe

En France, en 2007, ce sont 7,6 % des échantillons qui dépassaient les LMR contre 6 % l'année précédente. Première consommatrice de pesticides en Europe et quatrième au niveau mondial après le Brésil, les Etats-Unis et le Japon, la France est le plus mauvais élève de l'Europe. Pour les céréales, l'EFSA indique que 8,16% des céréales analysées en France dépassaient ces LMR en 2007 (contre 1,37% pour l'UE) ! De même, si le pourcentage de fruits, légumes ou céréales contenant plusieurs résidus à la fois a légèrement diminué dans l'UE, en France le nombre d'échantillons contenant plusieurs résidus a fortement augmenté de 25,8% en 2006 à 32,75 % en 2007.

L'EFSA précise toutefois que la présence de pesticides dans l'alimentation - et même le dépassement d'une LMR - n'entraîne pas nécessairement de problème du point de vue de la sécurité des aliments. Cependant, pour le MDRGF (Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures), ce rapport se caractérise par une certaine opacité : ainsi on ne sait pas exactement quel pourcentage des échantillons analysés dans le cadre des plans de surveillance contiennent des résidus de pesticides et combien n'en contiennent pas.

Le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) souligne par ailleurs que la France conserve sa place de mauvaise élève par rapport à ses voisins européens et rappelle les données publiées en janvier dernier par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ce sont en 2007, 52,1% des fruits et légumes analysés en France qui contenaient des résidus de pesticides (45% en 2006) et 52,5% des céréales. Le même rapport de la DGCCRF montrait que la proportion des dépassements de LMR dus à des usages interdits de pesticides était passée de 19,8% en 2006 à près 39% en 2007 ! Il est plus urgent que jamais de mettre en oeuvre les décisions du Grenelle de l'environnement pour aboutir rapidement à une réduction de 50% de l'usage des pesticides..., a commenté François Veillerette, Président du MDRGF.
Rappelons qu'aux termes du plan Ecophyto 2018 décidé par l'ancien ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, le secteur agricole doit (enfin) réduire si possible de 50% dans les 10 ans l'utilisation de pesticides.

Réactions9 réactions à cet article

pesticides

question: les échantillons analysés étaient ils tous produits en France ou certains importés de pays voisins ?

D'autres enquètes publiées entretemps soulignent cette différence, notamment en ce qui concerne les raisins distribués par les grandes surfaces..

matapeno | 16 juillet 2009 à 08h17 Signaler un contenu inapproprié
web2.0

bonjour,

l'article est tres bon tout comme votre site. La France est vraiment une tres mauvaise eleve
sinon il serait interessant d'ajouter un bouton : partager cet article sur facebook, digg ou twitter.
Vous gagneriez en visiteurs!

Babeth | 16 juillet 2009 à 09h55 Signaler un contenu inapproprié
Re:web2.0

Bonjour,

C'est prévu

Cordialement

David Ascher - Actu-Environnement

Ascher David | 16 juillet 2009 à 10h11 Signaler un contenu inapproprié
Agriculture exterminatrice

Les années passent mais les agriculteurs français ne changent pas. Au fait pourquoi changerez t'ils ? ; ils sont assurés de toucher leurs primes et en plus d'être défendus par les politiques de tous bords !
Ils sont les ultimes representants d'une france rurale qui se veut eternelle comme le chêne gaulois mais ce qui semble eternel c'est surtout leur passéisme et leur egoïsme.
Les pbs de santé et d'environnement il ne veulent pas en entendre parler. En plus allez voir les site internet des industries des produits phytosanitaires( www.uipp.org ); ces braves gens ne comprennent pas qu'on puisse se mefier des pesticides mais ils ont surtout peur que l'on s'en prenne à leurs immenses revenus (revenus de la mort) !
Paysans et chimistes aveuglés par les profits immédiats nous préparent une terre morte

jms | 16 juillet 2009 à 15h06 Signaler un contenu inapproprié
titre simpliste

Vous omettez que;
1/ la france a un protocole de contrôle beaucoup plus complet que les autres pays européens puisque la DGCCRF réalise un plan de contrôle et un plan de surveillance ciblé sur les produits où sont détectés les risques de résidus ( LMR). Ainsi statistiquement, la France aura toujours plus de % de dépassement LMR et présence produits phyto que dans les autres pays,
.2/ on oublie que 50% des produits testés sont des produits d'importations qui n'ont rien à voir avec la responsabilité des agriculteurs français
3/ la France est le 4 ème utilisateur de produits phytosanitaires . C'est normal la France est le 3ème pays producteur mondial de l'agroalimentaire!!
4/ MOINS il aura de produits phyto homologués à l'avenir pour protéger les cultures et PLUS, il y aura de dépassements de LMR. En effet la protection des cultures contre les maladies demande une diversité de molécules pour éviter les résistances des parasites ( c'est comme les antibiotiques pour les humains!). MOINS, on a de molécules pour éliminer un parasite ou une maladie, PLUS on prend le risque de SURDOSER pour arriver à éliminer la maladie!
Merci de votre lecture.

francois | 20 juillet 2009 à 07h01 Signaler un contenu inapproprié
Re:excuse simpliste

Tout ça c'est du vent, la réalité est bien là, la contamination des eaux par les pesticides est bien réélle.

Etant pisciculteur et donc utilisateur d'eau, même avec une alimentation sur source les concentrations de pesticdes sont pontuellement très élevé et les pertes en écloserie aussi, en effet, suite à la mortalité suspecte de plus d'un million d'alevin, j'ai procédé à un prélèvement d'eau moins d'une heure après des précipitions (15/20 mm)dans les conditions similaires ayant conduit à la mortalité précédente.

Le resultat est sans appel: glyphosate et residu plus de 1 microgramme et le cumul de pesticides (15 molécules différentes) est de 4,6 microgrammes, la norme eau potable est de 0,5 micro g.
En résumé une journée d'eau pollué par les pesticides anéanti toutes formes de vie en cours de développement embryonnaire.
Multiplier les molécules est d'autant plus préjudiciable en réalisant des coktails explosif dont on ne mesure pas les effets avant AMM.
Produire avec le seul objectif d'un rendement élevé à l'hectare dans le but de nourrir la planète est une excuse pour masquer son egoisme visant un profit immédiat mais sans avenir...

la terre est une basse cours que certains imaginent transformer en poullaillé industriel avec le bien être qui s'accompagne...

LDK | 22 juillet 2009 à 08h28 Signaler un contenu inapproprié
Re:titre simpliste

Bonjour,
1/Vous dites: "la France est moins bien placée parce qu'elle fait plus d'analyse. Quand on cherche on trouve." Si ce que vous dites est vrai cela explique éventuellement le classement par rapport aux autres pays, mais il reste la situation absolue: 1 produit alimentaire sur 14 (7.5%) est au delà des LMR et ne devrait jamais être vendu car officiellement DANGEREUX: pensez-y en faisant vos courses!
2/ vous dites: "50% des produits testés sont importés, c'est dons pas notre faute à nous français" sauf que c'est bien des francais qui les mangent avec leur sauce pesticides. C'est aussi bien des francais qui devraient faire des contrôles lors des importations et ne pas commercialiser n'importe quoi. Par ailleurs j'ignore si votre 50% est exact, mais on peut prendre l'argument dans l'autre sens, car les exportations de produits alimentaires notammment fruits et légumes en Europe ne sont pas le monopole de l'Espagne: la France est également grand fournisseur des pays du Nord. Ne leur envoyons nous que des produits sains?
3/ vous dites "la France est gros producteur agricole, c'est logique qu'elle soit gros consommateur de pesticides" Peut-être faut-il imaginer d'autres façons de produire... ou tout simplement ouvrir les yeux sur celle qui ont fait leurs preuves
4/Vous dites "s'il y a moins de sorte de pesticides, le produit approprié ne sera pas forcément disponible et on en emploiera plus d'un autre moins approprié". Sauf qu'aujourd'hui où il y a pléthore de produits sur le marché, on trouve déjà énormément de produits interdits à la vente dans les analyses de résidus de pesticides sur les aliments (cf article). Pourquoi ces produits interdits sont-ils utilisés? peut-on accepter que leur moindre cout ou leur plus grande efficacité sur tel ou tel parasite justifie qu'on oublie ce qui a motivé leur interdiction: leur dangerosite et/ou leur caractère polluant! Par ailleurs il serait intéressant de considérer l'agriculture autrement que comme une mécanique binaire: j'ai une maladie A, j'arrose avec une molécule chimique anti-A, etc. Certains agriculteurs savent prévenir les maladies (et pas attendre qu'elles soient là pour dégainer l'arsenal) par exemple ils pratiquent une culture où plutot que de mettre des pansements sur des jambes de bois ils permettent à la plante où à l'animal de pousser dans des conditions comfortables plutot que sous perfusion de produits dopants puis de médicaments quand les organismes sont épuisés.
Enfin dire que la contamination vient du manque de disponibilité de suffisamment de produits, c'est nier qu'une part importante vient tout simplement du mésusage de pesticides soit disant acceptables (surdosage, mélange, etc). Il parait raisonnable que l'erreur humaine explique aussi une partie de la situation, contrairement à la vision que vous promeuvez d'un agriculteur français omniscient que des bureaucrates imcompétents chercheraient à dépouiller de ses outils et à faire passer pour un méchant.
Une part d'autocritique est ce qui manque le plus dans le discours officiel des agriculteurs. C'est dit sans acrimonie.

Norbert | 22 juillet 2009 à 10h17 Signaler un contenu inapproprié
agriculture exterminatrice

quelqu'un s'est-il intérrogé sur les ravages que va causé le H1N1 issu d'un élevage de porcs non soignés? Combien de produits chimiques appelés médicaments vont être absorbés par mesure de précaution par des millions de gens? Dans quelles poches vont les sommes en jeu déjà avancées par les contribuables? Que représente l'emploi de produits de traitement des plantes,strictement contrôlés et testés, par rapport à tout celà?

Pen | 04 août 2009 à 15h39 Signaler un contenu inapproprié
Le mal français...

... trouver un bouc émissaire : toujours la faute du voisin, pas la mienne : allons, qui achète du légume et du poulet industriel ? vous, nous ; parceque le bio, c'est trop cher dit-on. Les marchés existent quand il y a des consommateurs. Or les consommateurs c'est nous. D'ailleurs, où s'écoule Roundup and co : dans les supermarchés et autres jardineries que ls français adorent : encore nous ! Mon voisin c'est le pire, surtout si c'est un agriculteur, ou un industriel !

Un petit effort : consommons moins mais mieux ! Car un jour, ce sera impossible à force de vouloir défaire nos filières de production, les importations continueront de plus en plus belle et là, plus moyen de savoir ce qu'il y aura dans nos assiettes !

Gris, ni blanc, ni noir | 24 août 2009 à 18h01 Signaler un contenu inapproprié

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