Génération futures a mené, en 2021 et en 2022, plusieurs campagnes de mesures des pesticides dans l'air à proximité des vignes, en Gironde et dans le Rhône. Celles-ci confirment la présence prédominante du fongicide folpel, classé cancérogène possible pour l'homme, et, dans une moindre mesure, de la spiroxamine, classée reprotoxique pour l'homme. L'association demande donc officiellement au Gouvernement d'œuvrer pour l'interdiction de ces deux substances actives à l'échelle européenne en 2023, celles-ci étant en cours de réévaluation. Générations futures demande également que les zones de non-traitement (ZNT), visant à protéger les riverains des pesticides, soient étendues à 100 mètres au minimum en bordures des vignes, puisque les prélèvements réalisés montrent des concentrations bien supérieures au bruit de fond dans ces zones-là.
Des résultats cohérents avec la campagne de mesure nationale
Il n'existe pas, à ce jour, de valeur réglementaire sur les contaminations de l'air par les pesticides. Néanmoins, ces résultats confirment ceux présentés par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l'Ineris et le réseau des associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (Aasqa) en 2020. En 2018 et en 2019, ces organisations avaient mené une campagne nationale exploratoire des pesticides dans l'air, en vue de la mise en place d'une surveillance nationale des pesticides dans l'air, qui a été lancée en 2021. Trente-deux substances prioritaires avaient alors été identifiées sur les 70 substances effectivement retrouvées dans l'air extérieur. Cinquante sites avaient été suivis, classés en six catégories : grandes cultures, viticulture, arboriculture, maraîchage, élevage et sans profil agricole principal. « De toutes les substances suivies en métropole, le folpel et le prosulfocarbe se distinguent des autres substances, avec des niveaux de concentration nettement supérieurs », notait le rapport de l'Anses, avec quelques fortes concentrations mesurées à une échelle locale.