Le 12 octobre 2021, la Commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture (Cosmap) a rendu un avis favorable à la création d'un tableau de maladie professionnelle pour le cancer de la prostate en lien avec les pesticides.
« En 2013, nous savions déjà qu'il y avait une présomption forte entre le cancer de la prostate et les pesticides. Depuis, de nombreuses études (Inserm 2021, Anses, Agrican, divers études scientifiques) sont venus réaffirmer le lien entre pesticides et santé, montrant ainsi la nécessité de créer un tableau de maladie professionnelle », expliquent huit associations et syndicats, parmi lesquels Phyto-Victimes, la Coordination rurale et la Confédération paysanne. Ces organisations demandent au gouvernement de signer le plus rapidement possible le décret de création du tableau, l'avis de la Cosmap n'étant que consultatif. Elles réclament cette création pour toutes les expositions aux pesticides avec un délai d'exposition de cinq ans et un délai de prise en charge de quarante ans.
En juillet dernier, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) avait conclu à la nécessité de créer un tel tableau au vu de l'ensemble des éléments scientifiques disponibles. Des études épidémiologiques ont en effet identifié l'exposition aux pesticides organochlorés comme causes probable du cancer de la prostate. La création d'un tableau de maladie professionnelle permettrait d'établir une présomption d'origine professionnelle de la maladie et de faciliter ainsi l'indemnisation. Seuls trois cas de cancers de la prostate associés à une exposition aux pesticides ont été reconnus entre 2011 et 2018, avait révélé l'Anses. La création du tableau profiterait notamment aux victimes du chlordécone, insecticide organochloré utilisé dans les bananeraies aux Antilles, et permettrait de donner suite aux annonces qu'Emmanuel Macron a faites, en septembre 2018, lors d'un déplacement en Martinique.