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Photovoltaïque : les pistes pour atteindre la parité réseau et créer des emplois

Une étude, publiée par l'Ademe, estime qu'après 2020, le photovoltaïque devrait être compétitif en France sur certains segments de marché. Le document fait des recommandations pour organiser l'atteinte de cette parité réseau entre 2016 et 2020.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Photovoltaïque : les pistes pour atteindre la parité réseau et créer des emplois
Environnement & Technique N°355
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°355
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"Après 2020, les conditions réglementaires et économiques pourraient permettre le développement d'installations photovoltaïques « sans subvention », même si le volume concerné est encore incertain", analyse une étude réalisée pour le compte de l'Ademe sur la filière photovoltaïque française (1) . La hausse des prix sur le marché de gros de l'électricité et la baisse des coûts des technologies solaires devraient permettre à certaines productions photovoltaïques, notamment les centrales au sol, d'être compétitives.

"Par ailleurs, face à l'augmentation des prix de l'électricité sur le marché de détail, pourrait également émerger une autoconsommation rentable pour certains bâtiments « tertiaires », notamment dans le sud de la France". L'étude estime que 100 MW de photovoltaïque pourraient être installés chaque année sur ces deux segments de marché, sans soutien public, sur la période 2020-2025. Par ailleurs, la généralisation des bâtiments à énergie positive (Bepos), qui devrait être inscrite dans la future RT 2020, permettra un développement de 550 et 900 MW/an de photovoltaïque.

Mais auparavant, il faudra instaurer le bon cadre réglementaire et incitatif. La filière connaît depuis 2010, et le moratoire sur le tarif d'achat, un développement en pointillé. Pour pouvoir redémarrer, elle devra avoir une vision à court et moyen terme. Pour cela, la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) devra "fixer un objectif partagé à cinq ans en termes de volume annuel installé [… et cet objectif devra] être décliné par segment, par usage, et par technologie".

2016-2020 : installer un dispositif de soutien de transition

"La période 2016-2020 est une période de transition puisqu'elle verra progressivement se mettre en place les conditions techniques et économiques qui permettront, à partir de 2020, un développement sans soutien d'une partie des activités photovoltaïques", souligne l'étude. L'objectif est donc de définir un cadre permettant un déploiement stable du solaire, de 1 GWc/an, orienté vers les segments et les modèles d'affaires porteurs pour la période post 2020. Le nouveau dispositif de soutien devra appuyer l'offre et la demande, pour permettre un développement équilibré.

"Cette politique publique de transition doit permettre d'atteindre cinq objectifs complémentaires : optimiser le coût du dispositif de soutien, maximiser les emplois, favoriser la croissance de la filière française et la capitalisation du savoir-faire, préparer la filière aux modèles technico-économiques d'avenir (c'est-à-dire viables sans soutien), et contribuer au bon fonctionnement du système électrique".

Cibler le neuf et l'autoconsommation dans le tertiaire et les îlots

Jusque-là, le photovoltaïque s'est surtout développé sur les bâtiments existants. Or, pour préparer la future RT 2020, "il parait nécessaire de réorienter dès 2016 la filière PV vers le neuf, afin de préparer l'ensemble des acteurs de la filière. Pour le neuf résidentiel, la mise en place d'une prime à l'investissement permettrait de lever le frein que constitue aujourd'hui le surcoût de l'investissement dans un marché limité par la capacité d'emprunt des ménages". La stratégie de généralisation du Bepos doit être confirmée rapidement, souligne l'étude, afin que les acteurs soient prêts à y répondre.

L'étude plaide également pour la mise en place d'incitations à l'autoconsommation dès 2016, notamment dans le tertiaire, sous la forme d'une "prime complémentaire favorisant l'énergie autoconsommée par rapport à l'énergie injectée sur le réseau [avec un taux minimal d'autoconsommation], tout en incitant à réduire les pointes de puissance". Des expérimentations à l'échelle d'îlots ou de quartiers devraient également être menées, via des appels d'offres.

L'étude recommande enfin de rétablir un tarif d'achat pour les technologies standard (non intégrées au bâti) sur le segment des installations de faible et moyenne puissance (0-100 kW), pour assurer un volume de marché suffisant qui permettra de faire baisser les coûts de ces installations. Ce tarif devra être modulé en fonction de la zone d'installation, "par exemple à la hausse pour les départements du Nord, à la baisse pour les départements du Sud".

Produire de l'énergie et des emplois

L'offre doit également être soutenue pour permettre l'émergence de technologies porteuses (maximum dix). "En raison de l'incertitude sur les technologies gagnantes à moyen-terme (2025), l'Etat stratège ne doit pas faire de pari technologique trop étroit, mais au contraire garder des options sur un spectre large de technologies concurrentes". Ainsi, certaines erreurs du passé devront être évitées, comme le choix de l'intégration au bâti qui n'a pas eu les retombées escomptées, mettant l'accent sur un marché de niche et des installations coûteuses.

L'étude recommande la mise en place d'un Comité stratégique d'innovation pour le photovoltaïque pour permettre d'identifier les technologies et d'articuler les moyens. Des ponts devraient également être créés avec les acteurs européens, pour développer des filières complémentaires.

Outre les crédits d'impôts, les aides à la R&D, l'éco-PTZ qui permettent de soutenir certaines technologies, les mécanismes de soutien doivent privilégier certaines innovations. Les tarifs d'achat devraient ainsi avoir une composante spécifique pour les technologies innovantes, tout comme l'ont déjà certains appels d'offres. De même, la prise en compte d'une composante carbone dans les tarifs d'achat permettrait de "valoriser la bonne performance environnementale des fabricants français. (…) L'ordre de grandeur de l'enjeu emploi associé est non négligeable (environ +2%)", souligne l'étude.

Le choix des segments soutenus a également un impact sur l'emploi : "Si un paramétrage « Grandes centrales » (80% >100kW) permet de minimiser le coût du dispositif de soutien, il minimise aussi les emplois créés par mégawatt installé par rapport à un scénario « Equilibre standard » (50% > 100 KW)". Selon l'étude, "un paramétrage « Equilibre » (50%> 100 kW) » mais orienté « autoconsommation » (limitée au segment tertiaire et au résidentiel neuf) permet une bonne efficacité relative coût tout en affichant un contenu en emploi plus important". Enfin, un même scénario orienté innovation augmente le coût du dispositif de soutien, "mais enrichit très significativement le contenu en emploi par mégawatt installé".

1. Télécharger l'étude de l'Ademe
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-25996-etude-ademe-france-solaire.pdf

Réactions2 réactions à cet article

Une étude qui donne de l'espoir ! On y croirait :-)

La fée des ronds | 08 janvier 2016 à 11h02 Signaler un contenu inapproprié

Dans la mesure où les particuliers aident l'état à réaliser ses engagements vis à vis de Bruxelles,, en sus de leur louable contribution personnelle au ménagement de notre environnement tant altéré et à la très souhaitable réduction de l'insensé nucléaire, est-il logique, qu'à coût d'installation (supposé) égal la rétribution au Kw d'un éco-citoyen de Dunkerque soit identique à celle d'un éco-citoyen de Nice ou Biarritz ?.

Sagecol | 08 janvier 2016 à 14h40 Signaler un contenu inapproprié

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